La nuit prochaine, Charel Grethen tentera de décrocher une place en demi-finale. Au vu de ce qu’il a montré cette saison, c’est possible.
Programmez vos réveils : dans la nuit de lundi à mardi, sur le coup de 2 h du matin heure luxembourgeoise débutent les séries du 1 500 m. Le Grand-Duché est concerné au premier chef puisqu’il aura un représentant, en la personne de Charel Grethen.
Déjà présent à Rio, où il n’avait pas passé le premier tour sur le 800 m, le miler luxembourgeois avait ensuite connu d’énormes pépins de santé à partir de la fin 2017. Absent des pistes pendant plus d’un an après une opération du tendon d’Achille pour résorber un syndrome de Haglund en juin 2019, il a effectué une rentrée victorieuse à l’automne dernier lors du championnat du 10 km sur route. S’est ensuivie une fantastique saison hivernale au cours de laquelle il abaisse plusieurs fois le record national du 1 500 m. Malheureusement, tombé dans une série très relevée, il quitte les championnats d’Europe de Torun à l’issue des séries. Mais après un peu de repos, sa saison estivale redémarre sur la même lancée avec un nouveau record national en 3’36″75 à Ostrava, ce qui lui permet de se rapprocher des 3’35″00 demandés pour se qualifier directement pour les Jeux de Tokyo : «Quand je commence la saison, mon record est de 3’39″. Je savais qu’une fois que je n’aurais plus de pépins physiques, je serai capable d’aller beaucoup plus vite. Et c’est ce que j’ai fait», indique-t-il, avec beaucoup d’assurance.
Même s’il ne parviendra pas à faire mieux, le Luxembourgeois sortira de belles perfs qui lui permettront de valider son billet grâce au classement mondial et de connaître une seconde expérience olympique. Et même s’il a été l’un des tout derniers à être assuré de voir le Japon, Charel Grethen, dont la dernière course remonte à Lucerne, le 29 juin (2e en 3’38″62) ne vient pas pour faire du tourisme. Clairement, il vise la demi-finale, la nuit prochaine : «Ce ne sera pas facile, mais c’est l’objectif», confie le jeune homme de 29 ans, qui fait partie, à l’instar de Jeff Henckels, de ceux pour qui le report des JO a été une bénédiction.
Les six premiers et les six meilleurs temps
Pour pouvoir participer à la demi-finale, la donne, sur le papier en tout cas, est un peu plus «simple» qu’elle ne l’était à Rio, sur le 800 m, où seuls les deux premiers de chaque série plus quelques meilleurs temps étaient retenus pour la suite. À Tokyo, il y aura trois séries et les six premiers de chaque série ainsi que les six meilleurs chronos seront retenus pour la suite de la compétition, deux jours après. La chance est donc réelle pour Charel Grethen de vivre cette expérience extraordinaire. Ce dernier se prépare à tous les scénarios possibles. Même s’il y en a un qui a sa préférence : «L’idéal, ce serait que les autres séries soient plus lentes que la mienne. J’espère une course assez rapide. Normalement, j’ai un bon finish.»
Histoire de se préparer au mieux pour l’échéance, Charel Grethen a effectué plusieurs stages. Il était ainsi au Kenya en avril et a retrouvé plusieurs collègues, parmi lesquels son pote polonais Marcin Lewandowski du côté de Saint-Moritz, où il est resté jusqu’au 23 juillet : «C’est l’endroit choisi par beaucoup d’athlètes pour se préparer. C’est en altitude, pas très loin du Luxembourg. Bref, une place idéale.» Le bon air frais de la station huppée helvète sera-t-il profitable à l’athlète grand-ducal, arrivé six jours avant sa course? Réponse cette nuit.
Romain Haas