Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
FINALE DE LA LIGUE DE DIAMANT À ZURICH S’il veut terminer une saison jusque-là frustrante sur une bonne note, Charel Grethen devra le faire face à la crème de la crème, ce jeudi soir.
Depuis la saison dernière, Charel Grethen fait partie d’une classe à part. Il faut dire qu’une place de finaliste olympique, ça vous pose un peu là. Sa sublime prestation tokyoïte lui a ainsi permis de s’inviter à la table des plus grands. Et de participer à la prestigieuse Ligue de Diamant.
Au départ de trois épreuves de ce circuit réservé à la crème de la crème, le miler luxembourgeois a signé des perfs tout à fait honorables en se classant 7e à Birmingham, 4e à Rabat (en 3’34″33, son record de la saison) puis 5e à Oslo, sur le mile.
Trois résultats qui lui permettent de prendre part, ce jeudi soir, au rendez-vous ultime : la finale de la Ligue de Diamant. «Se retrouver à ce niveau, au milieu des meilleurs mondiaux, c’est quelque chose de très cool», se réjouit le trentenaire.
Des prestations pas à la hauteur de ses attentes
Mais jusqu’à présent, le protégé de Camille Schmit reste un peu sur sa faim. Car la saison qui s’achève ce jeudi soir du côté de Zurich ne s’est pas déroulée comme il l’espérait. Après avoir effectué de bonnes sorties, il comptait sur les championnats du monde d’Eugene et sur ceux d’Europe de Munich pour étoffer son palmarès. Malheureusement, tant aux USA (éliminé en demi-finale) qu’en Allemagne (sorti dès les séries), sa prestation ne sera pas à la hauteur de ses attentes.
Alors que sa grande force était son finish, lors de ses dernières sorties, il a craqué dans les 100-150 derniers mètres de course. C’était encore le cas la semaine dernière, du côté de Lucerne, où il s’est classé cinquième : «J’ai essayé de suivre le Polonais Rozmys dans les 250 derniers mètres. J’étais bien jusqu’à 100 m et je craque de nouveau. Mes jambes n’en pouvaient plus. Je ne pouvais rien faire».
Une course qui s’annonce très (trop?) rapide
Comment les jambes répondront-elles pour cet ultime rendez-vous? Lui-même n’en a aucune idée : «En fin de saison, c’est toujours difficile de connaître son état de forme. Et ce n’est pas la course de Lucerne, un peu bizarre, qui va me permettre d’interpréter le résultat.»
Maintenant, il sait qu’il n’est pas dans son intérêt de suivre le rythme des meilleurs : «On n’est que dix athlètes et un lièvre. Devant, ça va aller très, très vite, puisque Jakob (Ingebrigtsen) et Stewart (McSweyn) ont demandé une allure de 2’19 » au premier km avec un passage aux 800 m en 1’51″», indique l’athlète grand-ducal. Qui aura donc pour objectif d’évoluer dans un second groupe et de terminer du mieux possible son 1 500 m : «Si je peux faire un season best, ce sera déjà pas mal.»
Jeudi soir (20 h 10), finale du 1 500 m : Charel Grethen (Lux), Jakob Ingebrigtsen (Nor), Abdellatif Sadiki (Mar), Michal Rozmys (Pol), Stewart McSweyn (Aus), Oliver Hoare (Aus), Jake Heyward (Gbr), Josh Kerr (Gbr), Abel Kipsang (Ken), Timothy Cheruiyot (Ken), Matthew Ramsden (Aus/lièvre).
Les temps forts attendus
FRASER-PRYCE, UN DERNIER EXPLOIT? Lancée sur les bases d’une saison historique, Shelly-Ann Fraser-Pryce a connu deux coups d’arrêt ces deux dernières semaines, à Lausanne d’abord, où une douleur l’a empêchée de concourir, puis à Bruxelles, la semaine dernière, où elle a été battue pour la première fois de l’année sur 100 m par son amie jamaïcaine Shericka Jackson (10″73 contre 10″74).
Reste un 5e titre de championne du monde décroché en juillet à Eugene (États-Unis) et six chronos en moins de 10″70, un enchaînement jamais vu, réussi à 35 ans, avant son dernier 100 m ce jeudi soir.
DUPLANTIS AU REBOND Patron incontesté de la perche, champion olympique, champion du monde et champion d’Europe, le recordman du monde Armand Duplantis s’est enfin montré faillible avec une première défaite en 2022 à Bruxelles. Mais il a prévenu : «Je peux vous dire que je suis prêt pour jeudi!»
LYLES AMBITIEUX «Dans tout ce que je fais, je veux être le meilleur. Je veux courir vite, plus vite que quiconque. Je ne veux pas battre le record du monde, je veux l’exploser. Je veux marquer les gens autour du monde, nous pratiquons un sport universel.»
Comme à son habitude, Noah Lyles s’est montré offensif en conférence de presse, répétant son envie de surpasser le record sur 200 m de la légende Usain Bolt (19″19 en 2009).
