Charel Grethen compte bien enchaîner après sa superbe rentrée d’Ostrava, dimanche à Rehlingen.
Mercredi soir, Charel Grethen effectuait une rentrée très attendue. Auteur d’une magnifique saison hivernale, le miler luxembourgeois comptait sur le très relevé meeting d’Ostrava pour se tester. Et face à certains des meilleurs mondiaux, parmi lesquels son pote Marcin Lewandoswki, avec qui il effectue régulièrement des stages, Charel Grethen ne s’est pas loupé, avec un record national pulvérisé : 3’36″75 contre 3’39″02 : «Je suis vraiment très satisfait de cette première sortie. Je bats le record national de plus de deux secondes, je ne peux pas me plaindre.»
Et de détailler sa course : «J’étais en troisième position sur la ligne de départ, donc je me suis retrouvé à l’intérieur. Pour éviter de me faire enfermer, j’ai fait les deux premiers tours à l’arrière. J’ai remonté petit à petit mes adversaires. Et aux 1 000 m, je me sentais très bien, je me suis placé derrière Lewandowski. Je voulais placer mon attaque aux 200 m, il y a eu beaucoup de bousculade, ça m’a fait perdre un peu le rythme, mais j’ai fait un bon dernier 100 m.»
Au final, une très bonne opération pour celui qui a déjà connu les JO, du côté de Rio. En effet, il vise clairement une place pour Tokyo. Et avec cette performance, il s’en rapproche de deux manières différentes. Pour se qualifier pour les Jeux, il existe deux possibilités. La plus simple? Réaliser le chrono demandé. Pour le 1 500 m, le temps requis est de 3’35″00. Avec un record personnel à 3’39″, cela pouvait sembler lointain pour le Luxembourgeois. Mais la course d’Ostrava change forcément la donne. Lui, en tout cas, ne s’interdit rien : «Je crois que c’est faisable. Il faut une course comme celle d’Ostrava, qui se gagne en 3’33″ ou 3’34″, mais souvent ce sont dans des épreuves Diamond League et ce n’est pas facile d’y entrer. Mais c’est bien d’avoir les deux options pour se qualifier.»
Il va tenter Doha
Si ça ne passe pas au temps, l’autre possibilité est par le world ranking. En clair, on établit un classement avec les cinq meilleures performances de l’athlète, dont deux en indoor. À l’heure actuelle, Charel Grethen compte quatre chronos, à savoir ses deux meilleurs de cet hiver en salle, à savoir le CMCM à la Coque (3’38″65) et Ostrava (3’39″49), son nouveau record national toujours à Ostrava (3’36″75) et celui des séries des championnats d’Europe de Berlin en 2018 (3’49″97), dans une course très tactique. Et dès dimanche, il en aura un cinquième, qui lui permettra de figurer au world ranking.
En effet, la période de qualification se termine bientôt (le 29 juin) et il doit enchaîner les compétitions. Dimanche, il sera donc sur la ligne de départ d’un rendez-vous bien connu des Luxembourgeois : la Pfingstsportfest de Rehlingen. Même si le plateau ne sera pas aussi relevé qu’en République tchèque, la concurrence sera tout de même présente. Une bonne occasion de poursuivre sur sa lancée : «La confiance est là. Je sais que je peux aller plus vite sur le premier 1 000 m. Je n’ai rien à perdre, c’est peut-être une bonne course pour prendre des risques.» Pour le World Ranking, on prend non seulement en compte la performance mais également la place de l’athlète et le niveau de la compétition : «À Ostrava, j’ai pris 90 points. Si je gagne à Rehlingen, j’aurai seulement 60 points.»
Plus la compétition est relevée et plus les points sont élevés. Dimanche, il aurait pu tenter d’aller au meeting de Gateshead, qui est Diamond League, mais il est très compliqué d’intégrer ces réunions. Il essaiera peut-être d’intégrer la start list de Doha, autre événement Diamond League, la semaine prochaine où figure également un 1 500 m au programme. Il compte pour cela sur le talent de son manager Marc Corstjens. Les prochaines semaines s’annoncent bien chargées pour Charel Grethen. Mais le jeu en vaut clairement la chandelle.
Romain Haas