CHAMPIONNATS DE CONFÉRENCE BIG 12, À LUBBOCK Après des années de galère et de pépins physiques, Fanny Arendt a pris une revanche éclatante en remportant le 800 m avec un nouveau record personnel à la clef !
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Fanny Arendt n’a pas vraiment été épargnée par les blessures depuis son arrivée aux États-Unis, du côté de Texas Tech, en août 2021 : «Je suis arrivée blessée. Je n’ai pas pu m’entraîner normalement et avec tous les bouleversements, la saison n’était pas bonne. La deuxième est mieux partie, j’ai fait une meilleure performance en 2’07« mais par la suite je me suis blessée au dos. J’ai fait une réaction de stress, mes deux dernières vertèbres ont fusionné si bien que lors de ma troisième année, je n’ai pas pu courir du tout. Les blessures se sont enchaînées les unes après les autres. Et pour finir, après avoir certainement essayé de compenser sur une jambe plus que sur l’autre, je me suis blessée au tendon d’Achille. Et je me suis fait une entorse. L’année dernière n’était pas vraiment fun», résume la jeune femme de 22 ans, qui étudie la psychologie.
Mais ça, c’était avant. En effet, cette quatrième année semble être la bonne : «Pour la première fois depuis que je suis arrivée, j’ai pu m’entraîner sans problème depuis le mois d’août. Je fais beaucoup de vélo et je ne fais de la course à pied que pour les séances spécifiques. Je fais toute ma récup à vélo. Et je crois que tout cela m’a beaucoup aidée à améliorer mes temps et à ne pas me blesser.»
C’est exactement le même terrain qu’à la Coque
Et ses anciens meilleurs chronos sont tous tombés un à un. Elle court une fois un 400 m? Elle en profite pour pulvériser l’ancien record national de Charline Mathias. Le lendemain, elle bat son record personnel sur 1 000 m. Et sinon? Que des 800 m, sa spécialité. C’est simple, à chacune de ses sorties, elle a amélioré son chrono.
Elle a démarré la saison en 2’05« 27 fin janvier, puis 2’04« 10 début février, puis 2’03« 63 à Boston à la mi-février avant de se présenter au départ des championnats de Conférence de la Big 12, qui se déroulaient à Lubbock, dans le hall sportif où elle s’entraîne tous les jours : «C’est exactement le même terrain qu’à la Coque. Cela fait trois ans maintenant que les championnats de Conférence se déroulent chez nous.»
En confiance, Fanny Arendt abordait ce rendez-vous avec l’intention de le remporter : «Sur le ranking, j’étais cinquième. Mais une était absente et un autre a choisi une autre discipline. Donc j’étais troisième. Mais on était toutes les trois entre 2’02« et 2’03« . Et je voulais vraiment gagner !»
Vendredi, elle avait assuré sa place en finale en 2’05« 01 avant d’enchaîner avec un relais où elle a à nouveau dû courir un 800 m. Avant donc, la finale de samedi : «Ce n’est pas évident d’enchaîner trois 800 m en l’espace de 24 heures.» Pour la course la plus importante de la saison, elle laisse ses deux principales rivales se fatiguer : «Elles sont parties très vite et ont rapidement creusé un écart sur tout le monde, y compris moi. Mais entre le 400 et le 600 m, elles ont ralenti le rythme. Et alors qu’elles ont couru en 31« , moi j’étais en 30« . Si bien qu’à 200 m de l’arrivée, je suis juste derrière elles. Je reprends la deuxième et à 150 m de l’arrivée, je passe en tête. À partir de ce moment, je ne regarde plus derrière moi !»
Deuxième Luxembourgeoise de l’histoire derrière Mathias
Elle s’impose en 2’02« 34, soit tout simplement la deuxième meilleure performance luxembourgeoise de tous les temps, derrière l’incroyable record national de Charline Mathias, l’an passé (2’01« 82). Au passage, il s’agit également du nouveau record de Texas Tech : «Je suis vraiment très contente que tout se soit passé si bien durant toute la saison. Ma meilleure performance sur 800 m datait de 2021. Sur 400 m, c’était 2019. Je suis trop contente et fière. Jamais, je n’aurais pu imaginer cela. Je suis arrivée sur cette saison avec un record en 2’07« , ensuite je me suis améliorée de pratiquement une seconde à chaque course. Je n’aurais jamais pensé pouvoir courir en 2’02« .»
Ce superbe chrono, qui s’est couru en altitude, a été rabaissé au temps officiel de 2’01« 99 pour compenser le handicap de courir en altitude (avantage en sprint mais pas en demi-fond). Malgré tout, il n’est, pour l’heure, pas suffisant pour faire partie des 16 meilleures du pays, qui se qualifieront pour les championnats NCAA, dans deux semaines à Virginia Beach : «Pour l’heure, alors qu’il reste encore une conférence qui doit se courir, je suis 17e. Je dois espérer que personne ne fera mieux que moi et je dois aussi compter sur un forfait pour aller aux championnats. Cette année, les filles sont vraiment fortes. L’an passé, avec mon chrono j’aurais été 10e.»
Elle aura donc encore une ultime compétition indoor… ou pas. Avant de se concentrer sur l’outdoor. Et là encore, les championnats NCAA dans le viseur. Qui devraient lui faire manquer les JPEE. La suite ? Même si elle est dans sa quatrième et – normalement – dernière saison, sa saison blanche lui permet de faire une autre saison, au moins en outdoor et, elle l’espère, en indoor. Elle qui vit avec son copain et leur chat dans une petite maison, va prolonger l’aventure à Texas Tech avec, au programme, un certificat dans le domaine des statistiques en psychologie.
Et, sur le plan sportif, les objectifs sont clairs : «Los Angeles, c’est encore loin. Mais je n’ai jamais participé à un grand championnat chez les seniors. Alors, j’espère pouvoir me qualifier pour des championnats du monde ou d’Europe.» C’est tout le mal qu’on lui souhaite !