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[Athlétisme] Diamond League : Bertemes chez les grands


Bob Bertemes espère bien peser dans le top mondial. (archives Luis Mangorrinha)

L’entraîneur de Bob Bertemes, Khalid Alqawati, suit de très près la progression de son élève. Et pour lui, le meilleur reste encore à venir.

Comment avez-vous trouvé la prestation de Bob lors du meeting international à Schifflange ?

Khalid Alqawati : Personnellement, je n’étais pas satisfait de son résultat. Il pouvait lancer 21,80 m lors de sa compétition. Le problème, c’est qu’on ne peut pas demander à chaque fois qu’il lance ce genre de perf. L’entraînement a été très dur la semaine dernière. À Schifflange, la technique n’était pas bonne et il était tendu. Il avait un peu de pression ici. Mais s’il va tranquillement dans un meeting comme à Cessange par exemple, alors il peut lancer très loin.

Son lancer à 22,22 m n’est-il pas arrivé trop tôt ?

Je ne pense pas. Ça donne beaucoup de motivation et je ne considère pas que c’est arrivé trop tôt. Ce genre de perf, il peut toujours la réaliser. Il en est capable! Deux jours avant le meeting à Schifflange, il avait lancé 22 m à l’entraînement.

Il y a presque deux ans, lors des championnats nationaux, vous indiquiez que Bob allait facilement lancer 21-22 m sans trop de problème…

(Il coupe) Oui, c’est ce que j’ai dit ! Et je compte bien que jusqu’aux Jeux olympiques à Tokyo, on garde ce cap avec de telles distances. Avec 22 m aux Mondiaux ou aux JO, tu as une médaille ! Et c’est à cent pour cent le cas. Lors d’un tel évènement, tous ceux qui ont des performances à 22 m durant la saison ne lanceront pas ça à ce moment-là.

Place maintenant à la Diamond League à Paris (ce samedi), un autre grand évènement.

Ce que j’ai dit à Bob, c’est que c’est un meeting où il faut prouver qu’on peut lancer avec les meilleurs. Ça sera un rendez-vous dans lequel on retrouvera les lanceurs des championnats du monde à Doha.

Il a déjà lancé 22,22 m cet été. À quoi peut-on s’attendre aux Mondiaux de Doha ?

J’espère qu’il sera bien placé au classement général et qu’on sera satisfait de la technique. En tout cas, je ne peux pas dire ce qui peut se passer à Doha. La pression sera grande, qu’elle soit psychologique, sociale… il y aura de l’attente de la part des spectateurs. Ce qui serait important, c’est de finir dans le top 6 mondial.

Justement, comment évaluez-vous le niveau mondial au poids ?

Le niveau est très relevé et très serré. Si Bob continue à s’entraîner normalement sans blessure, il pourra lancer 22 m à chaque fois lors des meetings. Il lui manque encore beaucoup de technique. N’oubliez pas que ça ne fait que deux ans qu’il apprend la technique de rotation.

Lors de votre collaboration avec Bob, à quel moment avez-vous senti son potentiel ?

Après quelques mois, j’ai eu le sentiment qu’il pouvait lancer 22 m. Mais il fallait être patient et on a beaucoup travaillé mentalement. Après chaque meeting, que ses jets soient nuls ou qu’il n’ait pas bien lancé par exemple, il fallait toujours rester positif. Je lui disais qu’il allait être bon. Il ne fallait pas penser ni douter. Pour apprendre la technique, on devait être patient et il faut avoir du temps lors des entraînements. S’il reste dans cet état d’esprit, il aura de bons résultats à Doha et à Tokyo ! Mais ne regardons pas trop loin et prenons les choses les unes après les autres.

Entretien avec notre correspondant Matthieu Bebon