COUPE DES DAMES, SAMEDI, ET COUPE DU PRINCE, DIMANCHE Avec leur date pas idéale, des athlètes pas en forme, mais motivés pour apporter un max de points et une tradition solidement ancrée, ces deux manifestations sont forcément spéciales.
«Ça a toujours été comme cela.» La hurdleuse Victoria Rausch sera bien, samedi, au Josy-Barthel. Mais celle qui a participé récemment aux championnats d’Europe de Munich sera présente en tant que… spectatrice. Sur la ligne droite, les spectateurs n’auront pas non plus l’occasion d’applaudir la grande confirmation de la saison, Patrizia van der Weken. Qui goûte à des vacances ô combien méritées après une saison tant hivernale qu’estivale à rallonge : «Mes deux filles ne seront pas là», confirme Arnaud Starck, leur entraîneur.
Ces deux défections illustrent, si besoin était, la quadrature du cercle pour les organisateurs de ce rendez-vous traditionnel du calendrier luxembourgeois. En effet, à cette période de l’année, la plupart des athlètes ont achevé leur saison estivale depuis près de deux mois, à l’occasion du meeting international de Schifflange, fin juillet. Les top athlètes, qui se sont alignés sur les grands championnats internationaux, viennent à peine de couper. Et la saison hivernale est encore bien loin, à l’exception des courses sur route, avec, notamment la Route du Vin, dans une semaine.
Pas de consensus pour l’instant
À la FLA, on est conscient de cette spécificité. Mais on est encore loin d’avoir trouvé la solution, comme le reconnaît Jean-Sébastien Dauch, directeur général de la FLA : «Je vous confirme que c’est un sujet qui a déjà été abordé plusieurs fois avec les clubs (ainsi que le format de la compétition) sans réelles avancées sur le sujet… faute d’avoir encore trouvé un consensus.» Et d’ajouter : «Même les athlètes sont partagés sur la question. En 2019, nous avions prévu avec les clubs de faire un groupe de travail sur le sujet… courant 2020! Nous avons été rattrapés par la pandémie et n’avons pas relancé le sujet entièrement pour le moment. Il faudrait trouver une solution avec toutes les parties prenantes : athlètes et clubs, tout en respectant l’historique de cette compétition mélangeant les différentes catégories. Pas simple, mais certainement nécessaire à court terme.»
Des disciplines exotiques
Tout cela pour dire qu’il ne faut pas s’attendre à voir des performances de haut vol, tant samedi que dimanche. De la part d’athlètes dont certains évolueront pour le moins à contre-emploi. En effet, certains vont s’attaquer à des disciplines qu’on peut qualifier… d’exotiques.
Le meilleur exemple est certainement Bob Bertemes. Le spécialiste des longues distances ne s’alignera pas sur le 5 000 m. Mais il sera, dimanche, au départ du… 110 m haies. Avant d’enchaîner avec… la perche : «Je viens à peine de reprendre l’entraînement. Au Celtic, on voulait avoir une équipe complète, ce qui n’était pas vraiment possible ces derniers temps. On a regardé où étaient les trous et on les a comblés.»
Pour ces deux épreuves, Bob Bertemes n’arrive pas en terrain complètement inconnu : «J’ai déjà fait plusieurs fois du 110 m haies. Je me débrouille pas trop mal. Je ne suis pas très rapide, mais je sais que je vais finir et que je vais marquer des points.» Pour la perche, en revanche, il est moins catégorique : «J’ai fait une fois de la perche il y a quelques années. J’avais réussi à marquer des points en franchissant 2,20 m. On est deux athlètes à tenter la perche et l’objectif est qu’un des deux au moins franchisse une barre. Si un des deux y parvient, c’est top!»
Tous là pour le club
Sur le 110 m haies, il se frottera au patron de la discipline. Mais François Grailet, à l’instar de ses autres compatriotes, sera loin d’être au top : «J’ai repris les entraînements il y a à peine deux semaines. Le but est juste de remporter le maximum de points pour le CSL et de gagner le 110 m haies et le 4×100 m.» Quant à évoquer un chrono : «L’an passé, j’avais fait 14″88. Le but est de gagner sans se blesser», sourit l’étudiant en médecine dont le record national est de 13″88.
Une semaine après avoir mis un terme à sa saison internationale avec une superbe perf lors de la finale de la Ligue de diamant à Zurich, Charel Grethen est engagé sur le 800 m. En revanche, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, qu’il soit en pleine saison ou pas du tout préparé, Bob Bertemes ne rate jamais une occasion de venir lancer à la maison. Même si lui non plus ne s’attend pas à des miracles. Loin de là : «Je suis bien reposé. Encore un peu en mode vacances. Le but, c’est de ne pas être trop nul et surtout de ne pas faire six fois zéro», confie le colosse de Mannheim.
« C’est vraiment l’esprit de la compétition qui compte »
Les athlètes sont tous, au mieux, en phase de reprise. Pour Ruben Querinjean, vu qu’il n’y avait pas de 3 000 m steeple au programme, l’athlète polyvalent a jeté son dévolu sur le 5 000 m. Avec, là encore, des ambitions somme toute modestes : «J’ai recommencé l’entraînement il y a sept jours, donc le but, c’est de me servir de cette course comme d’un entraînement. Et de ne pas me blesser.»
Elle avait mis un terme à sa saison estivale début juillet. Mais Charline Mathias, en phase de reprise, tenait à être présente : «Je vais courir un 800 m pour soutenir le CSL. Je ne peux pas dire que je suis en bonne forme, mais c’est vraiment l’esprit de la compétition qui compte. Chaque année, je cours pour le club, même si la date est un peu „hors cadre“. Je vais prendre ça comme le déclenchement de ma saison hivernale», indique la demi-fondeuse grand-ducale, qui avait brillé cet hiver avant de se blesser en stage.
On l’aura compris, ce double rendez-vous n’est pas bien placé dans le calendrier, mais il garde une place à part dans le cœur des athlètes. Qui vont tout faire pour apporter le max de points à leurs clubs respectifs
Coupe des dames : samedi à partir de 15 h.
Coupe du Prince : dimanche à partir de 15 h.