MEETING DE KARLSRUHE ET REGIONALS AU TEXAS Ruben Querinjean, Charel Grethen et Fanny Arendt se sont plutôt bien débrouillés ce week-end.
QUERINJEAN, UN CHRONO TOUT SEUL
C’est à Karlsruhe que le polyvalent Ruben Querinjean avait décidé de lancer sa saison indoor sur sa distance de prédilection : le 3 000 m steeple. Avec, bien sûr en point de mire, une qualification pour les championnats du monde de Tokyo, en septembre prochain. Pour ce faire, il devra soit faire partie des 36 meilleurs, soit réaliser les minima, fixés, comme pour les JO de Paris, à 8’15« 00.
En Allemagne, le Luxembourgeois était le favori. Et, normalement, il devait pouvoir compter sur le soutien d’un lièvre, qui devait l’emmener sur les bases de 8’18« , soit à peu près son record national (8’18« 82). Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu : «Le lièvre s’est arrêté après 400 m», explique Thomas Vandormael, l’entraîneur de Ruben Querinjean.
Qui revient sur le déroulement de la course : «Je me mets direct derrière le lièvre, mais il se blesse après 400 m. Je me retrouve tout seul devant à devoir tirer tout le monde. J’ai eu l’aide d’un Belge pendant encore 400 m et après, j’étais tout seul. À partir de la mi-course, j’ai une dizaine de mètres d’avance et je vais la garder jusqu’au bout.»
Dans ces conditions, pas évident d’aller chercher un chrono. Surtout que la course part sur des bases plutôt lentes : «Le premier mille en 2’49« , c’est vraiment pas rapide. Le deuxième, je passe en 2’48« mais ce n’est toujours pas assez rapide. Dans le troisième, j’arrive à bien relancer.» Résultat, il s’impose en 8’21« 82, tout simplement son deuxième meilleur chrono en carrière.
Voilà qui en dit long sur la forme de l’athlète grand-ducal : «Je suis content de la course parce que j’ai eu le courage de la prendre en main. Le résultat est très bien, même si j’aurais espéré un petit peu mieux avec de bonnes conditions de course et un lièvre. Ça devrait être le cas la semaine prochaine, à Rehlingen.»
On aura bien compris que ce n’est certainement pas le World Ranking que vise Ruben Querinjean. Comme le confirme son coach : «On voulait faire moins de 8’20« , je pense que c’était possible si on avait pu compter sur le lièvre. On va essayer de faire la norme directement. Ça semble jouable.»
GRETHEN, DÉJÀ PLUS RAPIDE QU’EN 2024
C’était également l’heure de la rentrée pour Charel Grethen, aussi présent sur le même meeting. Pour son premier 1 500 m de cette saison en outdoor, l’athlète du CSL a bouclé sa course en 5e position, avec un temps de 3’39« 58. Bien sûr, on est encore à des années-lumière de son record national stratosphérique (3’32« 86 en demi-finale des JO de Tokyo en 2021) mais l’air de rien, c’est déjà plus vite que durant toute la saison 2024, où il n’était jamais passé une fois sous les 3’40« .
Le miler luxembourgeois se montrait globalement satisfait. Même s’il espérait un peu mieux : «La course n’était pas super rapide. Je me sentais bien jusqu’aux 100 derniers mètres où j’ai beaucoup perdu. Mais les sensations étaient bonnes au début. Ça devrait aller plus vite la semaine prochaine, à Rehlingen.» Il va donc suivre Ruben Querinjean.
ARENDT, UNE COURSE DE PATRONNE
De l’autre côté de l’Atlantique, Fanny Arendt était samedi en lice sur les quarts de finale des Regionals, du côté de Texas Station au Texas. Pour elle, la règle était simple : il fallait soit prendre l’une des trois premières places, soit réaliser l’un des trois meilleurs temps pour valider son billet pour les championnats NCAA à Eugene, dans deux semaines.
Engagée dans la deuxième série, l’étudiante de Texas Tech va réaliser une course de patronne. Elle ne s’est pas affolée quand elle a vu une adversaire réaliser un démarrage de folie : «Elle est partie en 26« ou 27« aux 200 m, je savais qu’elle ne tiendrait pas ce rythme et il n’était pas question pour moi de courir ça sur les 200 premiers mètres. Elle avait déjà fait la même chose aux NCAA Indoor Championships», confie la jeune femme.
Alors qu’elle entame la course dans les dernières places, elle se met à remonter tout le peloton pour aborder le dernier tour en deuxième position : «Je voulais être devant pour avoir une bonne visibilité sur elle. Elle a commencé à ralentir beaucoup et j’ai décidé de la passer aux 600 m. En revanche, je ne savais pas que les deux filles derrière moi étaient si proches. Je me suis concentrée sur mes bras, je voulais seulement gagner la série. J’ai fait ce que je devais faire.»
Outre cette superbe qualification avec une victoire en 2’02« 63, Fanny Arendt n’avait pas encore terminé sa compétition. En effet, elle a pris le départ pour le relais 4×400 m et s’est également qualifiée directement avec le troisième temps de sa série. Bref, un week-end parfait ! Et une fin de saison américaine qui s’achèvera en apothéose à Eugene !