Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Deuxième du 800 m en 2’08″06, Charline Mathias s’attendait à mieux pour sa reprise.
À un mois de son entrée en lice aux Jeux olympiques de Rio, l’athlète du CSL ne s’est pas montrée très sereine lors des championnats. Rendez-vous samedi en Belgique à Ninove pour faire descendre le chrono.
On avait déjà connu une Charline Mathias beaucoup plus souriante après une course. Dimanche, au stade Josy-Barthel, l’athlète du CSL était sous le feu des projecteurs pour sa grande rentrée. Après sa blessure au genou, elle cherchait à retrouver son niveau et après de longues semaines d’entraînement, la recordwoman du 800 m n’avait plus trop le choix : il fallait reprendre le plus rapidement la compétition pour se remettre en jambes. Même si le titre n’était pas au centre de ses préoccupations, elle savait qu’avant Rio, elle devait montrer qu’elle en avait sous le pied. Et c’est bien là le problème…
Dès l’entame du 800 m, Charline Mathias prend les choses en main. La Diekirchoise Vera Hoffmann, déjà très en vue la veille au 1 500 m, s’accroche comme une lionne derrière elle. Mais après 600 m, on sent que l’athlète du CSL n’est plus aussi affûtée. Dans la dernière ligne droite, elle se fait même doubler par Hoffmann sans jamais pouvoir réagir à cette attaque. Deuxième en 2’08″06, elle ne peut pas se réjouir de ce résultat et de s’être fait coiffer sur le poteau.
Grethen toujours dans l’attente
Par la suite, elle s’éclipse pendant de longues minutes après la course avant de répondre aux questions. Mais à l’entendre, même si tout n’a pas été parfait, l’essentiel est ailleurs : «Ce n’est pas un drame. Je voulais courir pour voir où j’en étais. Ça fait un an que je n’ai plus de fait de compétition et les entraînements ne remplaceront jamais ça. J’ai démarré la course comme prévu, même si c’était un peu trop lent… En tout cas, la principale information est que je ne me suis pas fait mal. J’étais dans le dur sans sentir l’un ou l’autre bobo. Tout le monde sait que je ne suis pas une athlète qui court devant du début à la fin. Si le titre était ma seule préoccupation, j’aurais couru ce 800 m autrement.»
En tout cas, elle n’en veut pas à Vera Hoffmann d’avoir patienté. «Pendant des années, j’ai couru comme elle. Tant mieux pour Vera. C’est le sport!» Sera-t-elle prête pour Rio? Pour Charline Mathias, il n’y a pas de doute : «Je vais courir à Ninove et puis faire encore une autre course. Ça aurait été bien de courir en 2’03 ». Si j’avais couru avec des athlètes de haut niveau, je serais plus proche des 2’05 » que des 2’08 ». Il y a encore quatre semaines avant les JO et je vais bien travailler. En tout cas, je suis contente de pouvoir faire une course!»
En tout cas, elle n’a pas l’intention de jeter l’éponge. Samedi, à Ninove, elle aura un autre grand test et on en saura plus sur son niveau. À noter aussi que le demi-finaliste des derniers championnats d’Europe à Amsterdam Charel Grethen n’a pas raté sa sortie sur le 1 500 m. Le jeune homme, qui attend avec impatience cette semaine d’être fixé sur sa participation aux JO de Rio, s’est montré solide lors des championnats : «C’était une bonne course pour l’endurance et une bonne occasion de pouvoir courir au Luxembourg. Je ferai une dernière course avant Rio, mais j’attends de savoir si je vais aux JO ou pas. En tout cas, les chances sont grandes pour que j’y aille.»
De notre correspondant Matthieu Bebon
