L’athlète luxembourgeois a pulvérisé son tout récent record national du 1 500 m pour le porter à 3’39″49 (contre 3’42″64), au Czech indoor gala d’Ostrava. Le troisième temps mondial !
Décidément, Charel Grethen est bourré de ressources. C’est simple, chaque fois qu’il endosse un dossard, il se passe quelque chose. Et Ostrava, mercredi, n’a rien changé à la donne. Victorieux du championnat national du 10 km sur route au début de l’hiver, il était ensuite réapparu à Liévin à la mi-janvier. Et pour sa première sortie officielle de l’année, il avait amélioré son record national du 1 500 m (3’42″64 contre 3’43″27 en 2019) et s’était qualifié pour les championnats d’Europe indoor à Torun, en Pologne (3-5 mars).
Mais le jeune homme est un compétiteur. Et pas question de se reposer sur ses lauriers. C’est ainsi qu’il a décidé de se rendre en République tchèque, du côté d’Ostrava, pour y participer avec ses deux compatriotes Vera Hoffmann et Bob Bertemes à un meeting de catégorie World Indoor Silver. Engagé sur la dernière épreuve de la journée, le 1 500 m, Charel Grethen va réaliser une course presque parfaite, puisqu’il ne sera battu que par le Hongrois Istvan Szögi, qui s’impose en 3’39″28. Mais le Luxembourgeois est juste derrière et il boucle sa course en… 3’39″49 ! Soit plus de trois secondes de mieux que son tout nouveau record national. Vous avez dit message !
« C’est vrai que ça fait beaucoup. Mais je savais que je pouvais faire mieux qu’à Liévin qui était ma première course après un an et demi d’absence, j’étais un peu passif, je n’avais pas trop risqué. Là, je savais où je me situais. » Sur ce 1 500 m, il était tout le temps en maîtrise : « J’ai plus ou moins tout le temps défendu ma place. Quand on est passé aux 1 000 m, j’ai accéléré un peu car je trouvais que ça n’allait pas assez vite. Et dans le dernier virage, je suis troisième. Avec le deuxième, on attaque, on passe Sasinek qui a pris le relais du lièvre mais Szögi était trop fort. C’est quand même le meilleur performeur mondial de l’année pour le moment. » Si le Hongrois l’emporte en 3’39″28, Charel Grethen est lui juste derrière. Et son chrono est tout simplement le troisième mondial à l’heure actuelle : « Je m’étais dit qu’en dessous de 3’40 », ce serait super. Il me reste un mois avant les championnats d’Europe, c’est de bon augure pour la suite. »
Et justement, la suite va arriver très vite. Dès vendredi, il s’envole pour le Luxembourg, puis samedi il sera à Metz où il affrontera notamment l’Éthiopien Samuel Tefera, recordman du monde de la discipline. Le lendemain, il se rendra à Dortmund avant de participer au CMCM samedi prochain.
Vera Hoffmann : objectif minima
Le CMCM, c’est justement l’objectif principal de Vera Hoffmann, qui était également présente en République tchèque. Et elle aussi a réalisé un record personnel sur le 1 500 m. Mais la jeune femme avait comme un petit goût de trop peu : « La course devait normalement être très rapide puisqu’elle devait se courir en 4’12 », qui sont les minima pour les autres pays pour se qualifier pour Torun. Je m’attendais à devoir m’accrocher et espérer un temps mais finalement, c’était beaucoup plus lent. » Si la course se gagne en 4’15″88, Vera Hoffman prendra la 5 place en 4’17″41… Quatre malheureux dixièmes : « Pour aller en Pologne, je dois courir en 4’17″00. Ce n’était vraiment pas loin. Maintenant le but, c’est de me qualifier lors du CMCM. Avec cette course, je sais que je peux le faire. L’idée c’est de courir le temps pour ensuite pouvoir être tranquille et me préparer pour les Europe. »
Si les deux premiers Luxembourgeois ont vécu une bonne soirée, c’est tout le contraire pour le troisième et dernier larron. En effet, Bob Bertemes doit se contenter de 19,73 m, réussis au cinquième essai : « J’ai fait exactement ce que je ne voulais pas : j’étais lent, niveau technique c’était terrible et je ne suis pas du tout parvenu à rentrer dans la compète. Les quatre premiers essais étaient horribles, le cinquième c’est 19,73 m, ce qui devrait être un bon essai pour débuter une compétition. Et après il ne reste que le sixième, je force et ça ne passe pas », analyse le colosse de Mannheim, qui termine au pied du podium d’une épreuve enlevée par le local Tomas Stanek avec 20,94 m. Le seul point positif ? « J’ai une nouvelle compétition dans deux jours. Je me concentre là-dessus. » Il sera en effet en lice, toujours en République tchèque, dès vendredi soir.
Romain Haas