Avec son chrono de 1’46’44 sur le 800 m du mémorial Léon-Buyle, Charel Grethen n’est plus qu’à 44 centièmes des JO de Rio !
Vainqueur de la course en 1’46’35, Ronald Musagala était dans la ligne de mire de Charel Grethen. Le Luxembourgeois, après s’être bien accroché, a été récompensé par ce très beau résultat. Et si finalement Charel Grethen allait réussir son pari ? Ce doux rêve des Jeux olympiques de Rio commence à prendre une allure de réalité. Même s’il expliquait depuis plusieurs mois que son objectif était la qualification olympique, on avait un peu de mal à le croire. D’autant plus qu’il fallait réaliser un chrono de 1’46’00.
Pour réaliser un tel chrono, il avait donc besoin d’avoir la course et les conditions parfaites pour signer l’exploit. Son premier 800 m à Rehlingen n’était pas franchement encourageant et son mauvais chrono de 1’50’87 aurait pu être un sacré coup dur. Mais non, l’athlète du CSL n’a jamais douté et il confiait que fin mai, il en saurait plus : «Je n’avais pas caché que c’était une contre-performance. Mais je savais aussi que j’en avais sous le pied. J’ai montré après Rehlingen que j’étais en forme», souffle-t-il.
En effet, le week-end dernier, il a remporté sa série à Oordegem en 1’47’62 avant de l’améliorer en 1’47’39 mercredi soir à Montbéliard, où il avoue avoir fait une erreur tactique… Bref, on voyait tout de même toute la détermination du Luxembourgeois. Pas question de lâcher prise! Il est donc retourné à Oordegem, samedi soir, pour en découdre. Et c’est donc lors de ce meeting au Putbos Mémorial Léon-Buyle que Charel Grethen va réussir un énorme chrono. Engagé dans la première série, il réalise une course très solide et est récompensé par une belle deuxième place, et un temps canon : 1’46’44 !
Le voilà à seulement 44 centièmes de la norme pour Rio : «Je ne suis plus très loin de la norme, mais je ne vais pas trop me mettre de pression pour rapport à ça. Je vais continuer sur ce chemin et on verra bien ce que ça va donner», explique-t-il. Il analyse sa course : «Le premier 400 m tournait en 51’8. J’étais encore sixième à 600 m. Et dans les derniers 100 m, je me sentais encore bien et j’en ai dépassé quelques-uns. Je suis très content de ma deuxième place et de mon chrono. J’étais vraiment dans une super série, mais il faut que tout fonctionne.»
Une carte à jouer à Amsterdam
Il sait donc qu’il peut s’améliorer nettement et cet élan positif pourrait le pousser à réussir un bel exploit et pourquoi pas à rejoindre Charline Mathias, déjà qualifiée pour Rio. Deux athlètes du même club qui se connaissent évidemment très bien, puisqu’ils ont effectué plusieurs stages ensemble et qu’ils côtoient le même coach : Camille Schmit.
Trois courses en une semaine, on imagine que son organisme est un peu fatigué : «C’est sûr que ce n’est pas simple, mais après les courses, je cours un peu. Et puis je dors et je me nourris correctement, ça ne devrait pas poser de problème pour enchaîner les courses. Mais je ne pourrai pas faire trois courses toutes les semaines. On verra bien ce que je vais faire maintenant. En tout cas, j’ai prouvé que je pouvais faire quelque chose de bien.»
Charel Grethen s’est minutieusement préparé lors des différents stages et le travail fourni commence à payer : «Les stages étaient là pour que je réalise ce résultat. Je me suis entraîné avec l’équipe nationale allemande de demi-fond. Puis je suis allé au Portugal avec Charline (Mathias) et Vincent (Karger). On peut dire que cela a été bénéfique.» Pas de course au programme la semaine prochaine. Mais ce chrono devrait l’aider à intégrer une bonne série dans un meeting réputé.
Qualifié pour les prochains championnats d’Europe à Amsterdam au mois de juillet, Charel Grethen sait qu’il aura lui aussi une carte à jouer en terre néerlandaise. Dans sa tête, il semble prêt à repartir au combat afin d’arracher un ticket pour le Brésil. Et c’est tout ce qu’on peut lui souhaiter !
De notre correspondant Matthieu Bebon