Charel Grethen n’a su qu’après sa course qu’il était qualifié pour les demi-finales des Jeux olympiques de Tokyo.
On a le sentiment que vous aviez décidé d’être acteur et de ne pas subir la course ?
Oui. J’ai pris un bon départ, après j’ai reculé. Mais je ne voulais pas sans arrêt être devant puis derrière. J’ai attendu le bon moment pour retourner à l’avant. Et une fois que c’était fait, j’y suis resté. J’avais vraiment à cœur d’aller chercher cette qualification directe et je suis super content de voir que ça a fonctionné. C’est de loin ma plus grosse performance en carrière.
On vous a vu encore en forme dans le dernier tour ?
Oui. J’ai produit quelques accélérations, encore une dernière dans le dernier virage. Cela montre que j’étais bien, que les jambes étaient bonnes et ça valide tout le travail effectué pour en arrivé là.
En franchissant la ligne, vous savez que vous êtes qualifié ?
Pas du tout. Quand l’Éthiopien me passe, il était plus fort que moi et je ne pouvais rien faire. Je ne sais même pas si la course était retransmise sur l’écran géant, en tout cas, je n’ai pas regardé. J’étais concentré à 100% sur ce que j’avais à faire, sur les efforts que je devais produire. Quand je franchis la ligne, je ne savais pas si j’étais sixième ou septième. J’ai compté le nombre de gars devant moi, j’ai vu qu’ils étaient cinq, donc je savais que j’étais sixième. Je les ai même comptés deux fois pour être sûr !
Et alors, qu’est-ce que cela fait ?
Forcément, je suis satisfait de ma performance. J’essaie de profiter du moment car ça n’arrive pas tous les jours. Je suis fier de ce que j’ai fait, surtout quand on sait que je reviens de très loin.
Maintenant, place aux demies ?
Je n’ai rien à perdre. Je vais rentrer dans cette course pour tout donner et on verra le résultat. De toute façon, je ne m’aligne jamais sur une course juste pour le fun mais pour faire quelque chose. Et dans cette demi-finale, il y aura McSweyn (NDLR : un Australien) qui aime courir devant, si bien que ça devrait être une course rapide. Je vais parler avec Camille (NDLR : Schmit, son entraîneur) et on va préparer tout cela. De toute façon, dans une course, on peut toujours avoir une tactique mais en définitive, ce sont toujours des décisions spontanées qu’il faut prendre. C’était déjà très compliqué d’aller en demi-finale. Ce qu’on demande maintenant l’est encore plus. On va tout donner !
Recueilli par Romain Haas