Dimanche, à la Coque, les athlètes luxembourgeois vont s’expliquer entre eux… tout en ayant le rendez-vous serbe dans un coin de leur tête.
L’athlétisme luxembourgeois carbure au super depuis le début de la saison. Il ne se passe en effet pas une semaine sans qu’un record national ou une meilleure performance ne tombe sur le tartan. Dimanche, tous vont se retrouver à la Coque pour une explication majuscule. Et un dernier galop d’essai avant le grand rendez-vous de la saison, les championnats du monde de Belgrade (18-20 mars).
Avant le début de la saison, ils étaient deux à avoir d’ores et déjà validé leur billet pour la Serbie. On retrouvait ainsi Charel Grethen évidemment, auteur d’une saison 2021 incroyable, et également un Bob Bertemes toujours solide dans son cercle de lanceur de poids. Le miler luxembourgeois est reparti sur des bases très costaudes. Après avoir passé un mois en Afrique du Sud pour un stage d’avant-saison, il a disputé quatre courses pour trois records nationaux : «Je sens que je suis sur le bon rythme», confiait-il après avoir enchaîné un record à Metz, été présent dans la course de record du monde de Jakob Ingebrigtsen à Liévin (3’30″60 !) et un nouveau record à Birmingham, où il a porté sa marque de référence en salle à 3’37″38 (contre 3’38″65 avant le début de la saison). Dimanche, il délaissera sa distance de prédilection, le 1 500 m, pour le 800 m. Nul doute que les 1’47″44 de David Fiegen, qui constituent le record national depuis vingt ans, risquent d’être en grand danger avec cet athlète dont le record personnel (1’48″26) date de six ans…
L’autre mondialiste assuré de longue date n’a pas connu la même saison : «On n’a pu faire que deux compétitions», constate, un brin dépité, Bob Bertemes. Deux victoires, certes, mais dans des compétitions mineures avec une meilleure marque à 20,66 m : «Je voulais aller à Torun, mais je n’ai pas pu rentrer. On avait aussi des compètes prévues en République tchèque, mais on a renoncé à cause du covid.» Ce week-end, il espère reprendre du poil de la bête : «Je veux lancer un season best et un jet en direction des 21 m serait sympa», sourit le colosse de Mannheim, qui est déjà assuré de lancer à Madrid, mercredi, face à certains des meilleurs mondiaux.
Ils ne sont plus deux, mais bien trois à avoir désormais leur billet en poche pour Belgrade. En effet, Patrizia van der Weken, qui avait attaqué la saison avec un PB en 7″42, soit 12 centièmes du minimum requis, n’a cessé d’abaisser son record personnel. Elle a commencé par s’emparer du record national de Tiffany Tshilumba (7″38) pour le porter à 7″33 puis 7″32 début janvier, avant de valider son billet pour la Serbie le 22 janvier au Regio Meeting 4 (7″28 à deux reprises) et de faire encore mieux à Karlsruhe, quelques jours plus tard (7″26). Depuis, elle est régulière autour des 7″30 et c’est ce qu’elle visera encore une fois dimanche : «Les 16 courses de cette saison étaient constantes autour des 7″30. Un nouveau chrono de ce type serait une belle confirmation et je pense que c’est tout à fait possible», confie la sprinteuse luxembourgeoise. Dont ce sera le dernier rendez-vous avant Belgrade.
Dernière occase pour les hurdleurs
Eux ne sont pas encore en Serbie. Mais les hurdleurs Victoria Rausch et François Grailet, qui n’avaient pas franchement Belgrade dans le viseur avant le début de la saison, ont été rattrapés par leurs performances. La première, qui avait un record personnel en 8″49 avant le début de l’année, a d’abord égalé ce chrono dès sa première sortie, puis a enchaîné avec 8″44 à deux reprises. Le 16 janvier, elle frappe fort en améliorant le vieux record national de Véronique Linster (8″33) pour le porter à 8″29. Même si elle était encore loin de Belgrade (8″16), elle a désormais un objectif en tête : se rapprocher de cette marque. Elle portera ainsi son record à 8″23, à Metz puis à Liévin. La voilà à sept centièmes du graal : «J’ai une nouvelle opportunité de courir vite. Mais la qualif n’est vraiment pas une obsession. Si j’y parviens, je serai très contente bien sûr, mais si ce n’est pas le cas, je ne serai pas déçue pour autant.» Elle aura deux compétitions pour y parvenir, puisqu’elle sera samedi à Louvain pour les championnats de Belgique et dimanche à la Coque : «La meilleure chance devrait être samedi. Ce sera très relevé avec Anne Zagré ou Nafi Thiam. Je veux juste courir vite.»
La situation est quasi similaire pour son compatriote François Grailet. Lui aussi n’avait aucune prétention mondialiste avant le début de la saison. Mais ses perfs ont parlé pour lui. À tel point que Belgrade est clairement devenu un objectif pour celui qui abordait la saison avec un record au-delà des 8 secondes, contre 7″72 demandés. Seulement, il a multiplié les sorties de haut niveau pour porter son record, désormais record national, à 7″75 dès le 22 janvier. Trois malheureux centièmes qui le font tout de même gamberger : «En fait, pour y arriver, je ne dois pas y penser. Je dois sortir le lion qui dort», indiquait-il après sa dernière sortie à Düsseldorf, dimanche, bouclée en 7″82. «C’était mou. Pas agressif.» Il aura quatre courses pour tenter d’aller plus vite. Beaucoup plus vite. Il jouera le podium en Belgique, dans une course qui semble promise à Michael Obasuyi, et donnera tout pour aller chercher bien plus que le simple titre, le lendemain à la Coque. Comme sa compatriote, il s’agit certainement de sa dernière tentative, même si, en théorie, les athlètes ont jusqu’au 7 mars pour valider leur billet.
Outre les mondialistes en puissance, le rendez-vous de la Coque sera l’occasion de voir à l’œuvre d’autres têtes d’affiche. On peut penser à Charline Mathias, qui veut tenter le doublé 800-400 : «Je vise le titre sur le 800 m. Je vais essayer de remporter le 400. Cela dépend de la manière dont je vais récupérer. J’ai une heure entre les deux. Il y a pas mal de filles inscrites, donc c’est cool», sourit la détentrice des records nationaux des deux disciplines (2’04″32 et 55″80). Vera Hoffmann ou le jeune et plus que prometteur Vivien Henz, pour ne citer qu’eux, seront également présents. Un rendez-vous à ne manquer sous aucun prétexte !
Le programme
13 h 30 : séries 60 m H (D), perche (D), triple saut (M)
13 h 40 : séries 60 m H (M)
13 h 50 : séries 60 m (D)
14 h 05 : série 60 m (M)
14 h 10 : poids (D)
14 h 30 : finale 60 m H (D)
14 h 35 : hauteur (D), triple saut (D)
14 h 40 : finale 60 m H (M)
14 h 55 : finale B 800 m (D)
15 h : finale A 800 m (D)
15 h 05 : finale B 800 m (M)
15 h 10 : finale A 800 m (M)
15 h 30 : finale B 60 m (D)
15 h 35 : finale A 60 m (D), longueur (M)
15 h 40 : finale B 60 m (M)
15 h 45 : finale A 60 m (M), perche (M)
16 h : 400 m (D), hauteur (M)
16 h 05 : poids (M)
16 h 10 : 400 m (M)
16 h 30 : 1 500 m (D)
16 h 40 : 1 500 m (M)
17 h : 200 m (D)
17 h 05 : longueur (D)
17 h 35 : 200 m (M)
18 h 10 : 3 000 m (D)
18 h 25 : 3 000 m (M)