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[Athlétisme] Championnats d’Europe : Vera Hoffmann a trouvé la bonne formule


Vera Hoffmann n’avait pas forcément prévu de participer aux Europe indoor. Mais ses performances lui ont ouvert les portes d’Istanbul.  (Photo : Luis Mangorrinha)

Vera Hoffmann, auteure d’une saison exceptionnelle, a clairement franchi un cap. Visiblement, s’entraîner avec Bob Bertemes, son compagnon, lui réussit!

Qui a battu trois records nationaux en autant de courses (hormis les championnats nationaux) cette saison? Non, ce n’est ni Charel Grethen ni Patrizia Van der Weken. Mais bien Vera Hoffmann. À 26 ans, la jeune femme a tout simplement réalisé un hiver parfait. Qui lui a ouvert les portes de ces championnats d’Europe : «C’est la cerise sur un énorme gâteau plein de chantilly», résume Bob Bertemes, son compagnon depuis neuf ans.

L’athlète du Celtic est désormais bien plus que cela. En effet, depuis la reprise en septembre dernier, il est devenu son entraîneur. La jeune femme sortait d’une période compliquée avec un entraîneur en Belgique avec lequel ça n’avait pas cliqué.

Et à l’issue d’un été où elle n’a pas performé, elle a décidé d’arrêter les frais et de rejoindre le groupe de son compagnon, devenu entraîneur de demi-fond au du Celtic : «J’étais convaincu que c’était une bonne solution pour elle. Elle un peu moins, pas en raison de mes compétences, mais de notre situation personnelle. Mais on a quand même décidé de tenter le coup et de voir comment ça se passe.»

«Ce n’était pas une décision simple. Je ne savais pas si c’était une bonne idée, mais vu qu’on est ensemble depuis neuf ans, qu’on parle tout le temps d’athlétisme et des courses, finalement ce n’est pas un grand changement. Et j’ai aussi décidé d’essayer, car ce n’est pas juste Bob et moi. Mais c’est tout le groupe. Le focus n’est pas que sur moi», explique Vera Hoffmann.

À l’entraînement avec les frères Weicherding

Au sein de ce groupe, elle peut notamment s’entraîner avec les frères Weicherding : «Pour moi, c’est nickel, car ils sont un peu plus forts que moi. Quand ils travaillent à leur allure 3 000-5 000 m, ça correspond à mon allure 1 500 m, donc c’est parfait.»

Confirmation auprès de son coach : «Elle peut faire des séances à des allures que quelques mecs ambitieux dans le groupe peuvent faire. Pour la base, elle a quelqu’un pour faire des footings. Et pour le travail spécifique, c’est soit toute seule, soit parfait : Gil, Charel ou moi on l’accompagne.»

Si elle laisse les Weicherding et Bob Bertemes partir seuls pour Iten, au Kenya – «Elle m’a dit qu’elle trouvait que l’altitude était trop élevée» – au mois de novembre, elle fera bien un stage en altitude, mais moindre, du côté de Dullstroom où elle rejoint un certain Charel Grethen.

Mais sur place, elle s’entraînera surtout avec d’autres filles : «Partir au soleil, en altitude, avec un groupe de filles que je n’ai pas à la maison, qui sont compétitives, c’est génial», confie l’athlète grand-ducal, qui suivra sur place le programme de son compagnon.

Une présence vraiment méritée cette fois

Après plusieurs semaines en Afrique du Sud, elle rentre trois jours avant le CMCM. Et c’est le début d’une saison de rêve : elle enchaîne record national sur le 1 500 m, se fait repérer et fait ensuite office de lièvre sur le 3 000 m du meeting Gold Label à Karlsruhe.

Une semaine plus tard, elle est à Boston où elle s’empare du premier record national du mile avant de retraverser l’Atlantique pour abaisser encore sa marque de référence sur le 1 500 m, du côté de Dortmund. Elle achèvera sa préparation par les championnats nationaux, où elle s’empare des trois titres (800, 1 500 et 3 000 m) en l’espace d’une après-midi.

Et alors qu’initialement, le plan était de faire des compétitions en hiver pour éviter de ne faire que de l’entraînement, quelques heures plus tard, elle aura confirmation qu’elle est bien retenue parmi les 27 filles conviées au rendez-vous continental : «Maintenant, c’est la récompense de tout le travail consistant et régulier effectué depuis septembre.»

Une participation en finale?

S’il s’agira de sa troisième apparition en grand championnat indoor (après Glasgow-2019 et Toruń-2021) chez les seniors, c’est la première fois que la demi-fondeuse se sent «légitime» : «Les deux premières fois, c’était un autre système de qualifications avec des normes propres à chaque fédération. Et mon meilleur temps était très éloigné des autres nations. J’étais qualifiée, mais je savais que j’étais très loin des autres. Cette année, certes je n’ai pas fait la norme (NDLR : 4’09« 00 contre 4’11« 03 comme record national), mais je sais que je ne suis pas si loin. Bien sûr, 4’11«  ce n’est pas 4’02«  comme peuvent courir les meilleures, mais derrière elles, l’écart n’est pas si grand.»

Tant et si bien qu’elle se prend à rêver, pourquoi pas, d’une participation en finale : «C’est vraiment très dur, mais j’ai le sentiment que je peux courir avec elles.» Pour ce faire, il lui faudra sortir d’une série très relevée. Mais Vera Hoffmann – qui ne sera pas accompagnée de Bob Bertemes à Istanbul en raison de quotas – a démontré cette saison qu’elle était capable de choses incroyables. Alors, pourquoi pas!

Sa série (9 h 30, heure luxembourgeoise) : 1. Katie Snowden (GBR) 4’03« 98 (PB/SB) et PB); 2. Sofia Ennaoui (Pol) 4’05« 22/4’15« 52 (PB/SB); 3. Vera Hoffmann (LUX) 4’11« 03 (PB/SB); 4. Bérénice Cleyet-Merle (Fra) 4’10« 15 (PB/SB); 5. Claudia Mihaela Bobocea (ROU) 4’06« 24 (PB); 6. Hanna Hermansson (SUE) 4’11« 97 (PB/SB); 7. Sintayehy Vissa (ITA) 4’07« 14 (PB/SB)

Les trois premières de chaque série et les 3 meilleurs temps se qualifient pour la finale.