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[Athlétisme] Bob Bertemes : « Je sais ce que je dois faire »


(Illustration : Archives LQ)

Bob Bertemes devra être à son meilleur niveau, samedi matin, lors des qualifications du lancer de poids aux Championnats du Monde à Londres.

Après 2015 à Pékin, le Luxembourgeois sera le seul athlète à participer à ce grand rendez-vous londonien. Ce dernier se confie avant de passer aux choses sérieuses.

Vous avez effectué votre dernier test lors des Jeux de la Francophonie à Abidjan, d’où vous êtes reparti avec une médaille d’argent. Étiez-vous satisfait de votre prestation?

Bob Bertemes : Non, ce n’était pas trop le cas. En plus, le vainqueur n’a pas bien lancé. Je me suis trop focalisé sur lui au lieu de faire ce que je devais. J’aurais dû réussir un bon premier lancer pour le mettre sous pression. Il n’était pas en forme et il y avait la possibilité de le battre. Je termine deuxième sachant qu’il n’y avait pas de Canadiens, ni de Polonais… Ce n’était donc pas un concours très relevé. Après, si les autres ne viennent, pas tant pis pour eux. Mais c’est clair que par rapport à ma performance (19,55 m), je ne suis pas content.

Êtes-vous optimiste pour la suite?

J’ai encore lancé à Abidjan une fois la compétition terminée et j’ai réussi à envoyer le poids plus loin que lors de mon concours. Ça veut dire que je dois penser à moi et pas regarder ce qui se passe à droite et à gauche. Il ne faut surtout pas que je me dise qu’il faut que je lance plus loin que tel ou tel lanceur. Je sais ce que je dois faire!

Il y a deux ans à Pékin, vous aviez manqué de peu la finale. Les qualifications dès le matin ce n’est jamais simple…

Ce sera pour tout le monde la même chose. Il y a des lanceurs qui ont des perfs à 22 m et ils auront trois jets comme moi samedi matin. Ce sera le jour même qui comptera et rien d’autre. Tout le monde est bien préparé et puis après il faudra voir.

Quel objectif vous êtes-vous fixé à Londres?

Si j’arrive à battre le record national (20,18 m) et que grâce à ça j’accède à la finale, j’aurais atteint tout ce que je voulais. Si je me rate, ça sera dommage et même si je lance loin et que ça ne suffit pas, ce sera un peu la même chose. Il y a donc beaucoup d’options. Je pourrai dire après les qualifications, si c’était bien ou pas.

Vous n’avez pas encore lancé plus de 20 m cet été, n’est-ce pas inquiétant?

Non pas du tout. Le truc, c’est qu’à l’entraînement je lance beaucoup plus loin. Et, pour l’instant, je ne suis pas encore arrivé à le reproduire lors des compétitions.

Quel bilan tirez-vous de votre saison jusqu’à présent?

Avec tous les soucis à droite et gauche, j’ai essayé de faire au mieux. J’ai fait des meetings où c’était bien et d’autres moins. C’est vrai qu’au niveau de la performance, ça aurait pu être mieux.

Comment jugez-vous le niveau du poids depuis les Mondiaux de Pékin?

C’est monté d’un cran. On a trois Américains à plus de 22 m, ce qui n’a rien d’inhumain maintenant. Il y a aussi beaucoup de lancers à plus de 21,50 m. On peut donc dire que le niveau est très relevé depuis les deux dernières années.

Pour arriver à ce niveau-là, sur quel domaine devez-vous encore travailler?

Ceux qui lancent loin, ce sont des athlètes qui ont atteint une certaine maturité : à partir de 25-26 ans, si tu as vu pas mal de choses, que tu arrives à gérer et que physiquement tu es au top. Moi je peux dire que je suis bien préparé, mais parfois je me pose des questions, comment faire certaines choses. J’ai déjà raté des meetings comme par exemple dernièrement les Jeux de la Francophonie. Il faut que je pense à moi sans me préoccuper de tout ce qui se passe autour.

Votre collaboration avec votre entraîneur Sonia Ilieva va prendre fin après les Mondiaux. Pouvez-vous en dire plus sur votre avenir?

J’ai déjà un peu regardé. Après les Mondiaux de Londres, je vais rencontrer Heinz Thews, des personnes de la fédération et une décision sera prise concernant l’année prochaine.

Entretien réalisé par Matthieu Bebon