Stéphanie Empain, réélue à la tête de la Fédération luxembourgeoise d’athlétisme (FLA) pour un deuxième mandat, évoque les épreuves qui ont émaillé le premier mais aussi un avenir un peu flou.
Le 5 décembre, au cours d’une assemblée générale organisée via Zoom, vous avez été élue pour un deuxième mandat à la tête de la FLA. Tout sauf une surprise, puisque vous étiez la seule candidate à votre propre succession…
Stéphanie Empain : Dans nos statuts, il y a deux possibilités : soit on se présente en candidat seul, soit on soumet une candidature par équipe. Et au vu du travail effectué ces deux dernières années, je pense qu’il était logique que celle-ci soit reconduite. Sur les quinze membres, quatre n’ont pas prolongé. Chantal Hayen nous rejoint en tant que vice-présidente, Fabio (Secci) occupe également ce poste, tandis que Steve Helminger devient secrétaire général, en remplacement de Josiane Trierweiler, et Roland Draut nous rejoint en tant que directeur des finances.
Quel bilan tirez-vous de votre premier mandat ?
Ça a été une période très difficile pour se lancer dans un tel challenge. Il y a deux ans, il était primordial de mettre la FLA sur de nouveaux rails en raison de l’augmentation du nombre d’athlètes de haut niveau. Un véritable problème de luxe, car on n’avait pas les structures adéquates. Il faut se doter d’un autre accompagnement, plus professionnel. On voulait s’offrir d’autres moyens. Ancien directeur technique, Frédéric Kimmlingen nous a quittés, puis Mathis Mellina, notre secrétaire général qui était une véritable encyclopédie de l’athlétisme luxembourgeois, est décédé. Si on a mis quelques mois pour s’en remettre, l’équipe s’est montrée suffisamment forte et solidaire pour relever la tête.
La crise du Covid-19 a également eu de grosses répercussions sur la saison 2020…
Lors de ce premier mandat, j’aurais tendance à dire que nous sommes passés d’un malheur à un autre… Mais durant cette période, les clubs ont su réagir et s’adapter. Tout le monde a fait de son mieux.
Le calendrier 2020 a vu l’annulation de quasiment toutes les épreuves. Qu’en sera-t-il pour 2021 et la saison hivernale qui se profile à l’horizon ?
Le calendrier 2021 est fixé comme si de rien n’était. Ou presque. Disons que l’on se tient prêt à pouvoir organiser les différentes compétitions. Mais c’est vrai que c’est compliqué. Ça l’est déjà pour les épreuves outdoor, mais ça l’est encore plus pour l’indoor.
On travaille comme si l’Indoor Meeting allait se tenir
Les mesures sanitaires prises par le gouvernement jusqu’au 15 janvier compromettent d’ores et déjà les épreuves prévues en janvier. Qu’en est-il du CMCM Indoor Meeting fixé au 13 février ?
Là encore, on travaille comme s’il allait se tenir. On ne peut d’ailleurs pas faire autrement. Et ce d’autant que pour cette édition 2021, l’épreuve est labellisée « bronze » (NDLR : dans le calendrier World Athletic Indoor Tour). De quoi permettre une concurrence plus élevée avec l’espoir de gagner en attractivité. On nous reproche assez souvent de ne pas avoir beaucoup de spectateurs. C’est aussi pour cela que l’on a opté pour un nouveau format qui ne durera pas six ou sept heures…
Si l’on vous comprend bien, un tri sera fait parmi les disciplines. Comment les chosissez-vous ?
On travaille avec une société chargée de faire le lien avec les athlètes. Celle-ci travaille déjà avec les organisateurs de Düsseldorf. Quant aux disciplines, tous les meetings indoor ne proposent pas le même programme. On a obtenu une date, le 13 février, et on fait des choix par rapport, non seulement, aux autres qui se déroulent à la même période, et aussi en fonction de nos athlètes. Parce que le CMCM a aussi pour vocation de permettre à nos athlètes de disputer un meeting de haut niveau à domicile. Et ce, d’autant plus en cette période si difficile où les athlètes sont confrontés à un véritable dilemme : rester au top sans savoir vers quoi ils se dirigent.
En parlant d’organisation, vous avez décidé de confier celle de la Route du Vin, le traditionnel semi-marathon de Remich, à une entreprise privée. Pour quelles raisons ?
Organiser une telle épreuve demande beaucoup d’heures de travail et d’investissement. On a vu l’impact que cela avait sur notre organisation et je pense que ce n’est pas le business de la fédération. On a décidé, pour les trois prochaines années, de déléguer l’organisation à un prestataire qui reste encore à choisir.
Quel regard portez-vous sur les infrastructures dont dispose l’athlétisme luxembourgeois par rapport au niveau international ?
Nos pistes répondent aux normes. Le problème, c’est qu’actuellement l’INS (Institut national des sports) n’est pas encore fini. Ettelbruck et Diekirch ont des stades. Le projet à Differdange a été mis en attente. Il manque des infrastructures dans le Nord. Par contre, on est conscients que le choix de construire un stade ressort de l’autonomie communale, qu’il faut beaucoup de place… Par contre, le ministère serait prêt à cofinancer si une commune décidait d’entamer un tel projet.
Entretien avec Charles Michel