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Athlètes luxembourgeois aux JO : le COSL a tranché, Haller déçu


Après Rio, Julie Meynen va vivre ses deuxième JO, à Tokyo. (archives Gerry Schmit/Editpress)

Stefan Zachäus, Michel Ries, Kevin Geniets, Julie Meynen et Charel Grethen font partie des 11 athlètes retenus par le COSL pour aller aux Jeux. Pour les autres, le rêve olympique s’éloigne.

Ils devraient donc être 11 sportifs luxembourgeois présents pour les JO de Tokyo. Lundi soir se tenait la traditionnelle réunion du conseil d’administration qui doit entériner la liste définitive des heureux élus. Certains étaient déjà sûrs et certains d’y être. C’est le cas des pongistes Ni Xia Lian et Sarah de Nutte, de Bob Bertemes (poids), Raphaël Stacchiotti (natation), Nicolas Wagner (équitation) ou encore de Christine Majerus. Aucun suspense les concernant, leurs noms figurent bien sur la liste.

Il restait ensuite des incertitudes par rapport à l’identité de certains sportifs. Les fédérations avaient en effet jusqu’à dimanche soir pour transmettre leurs propositions au Comité olympique et sportif luxembourgeois, à qui revenait la décision définitive.

Que ce soit en cyclisme comme en triathlon, ce n’est pas l’athlète qui décroche une place mais le pays. En cyclisme, outre Christine Majerus, dont la sélection ne faisait pas l’ombre d’un doute, il restait deux coureurs à désigner. On savait déjà que Bob Jungels, qui doit se faire opérer deux fois cette semaine d’une endofibrose de l’artère iliaque à chaque jambe, ne serait pas du voyage à Tokyo. Pas plus que Ben Gastauer, qui a toujours déclaré que les JO étaient un objectif pour lui. Malheureusement, ses pépins de santé (un kyste à la selle depuis le mois d’avril) l’ont contraint à remiser au placard son rêve olympique. Finalement, comme nous le laissions entendre dans nos colonnes, lundi, ce sont bien Kevin Geniets et Michel Ries qui ont été retenus. Le premier, désormais double champion national sur route et champion sur le chrono est certainement le coureur luxembourgeois le plus en forme du moment. Quant à la présence de Michel Ries, très à l’aise dès que la route s’élève, elle se justifie pleinement car il va trouver au Japon, un terrain à sa convenance.

L’autre discipline dans laquelle le Luxembourg avait décroché, aux forceps, une place, était le triathlon. Il a en effet fallu attendre la toute dernière course de la période de qualification, la manche de Coupe du monde à Huatulco, au Mexique, pour que le Grand-Duché valide définitivement une place grâce au 19e rang pris par Stefan Zachäus dans l’épreuve. Un effort qui lui a permis de doubler l’Irlandais Russell White et de terminer 62e au ranking olympique et de se classer comme 53e des 55 concurrents au départ de la course olympique. Stefan Zachäus avait été le plus régulier sur les trois ans qu’a duré la période de qualification. Mais depuis la reprise du circuit au mois de mai, c’est Bob Haller qui s’était montré trois fois de suite plus performant que son compatriote. La place allait donc se jouer entre ces deux-là.

Thomas Andreos, entraîneur national et coach individuel de chacun des deux triathlètes revient sur la préconisation de la fédération : «J’avais préparé un dossier d’analyse du déroulement de la totalité de la période de qualification, à savoir depuis mai 2018. Deux candidats se détachaient : Bob et Stefan. Il fallait ensuite se poser deux questions : fallait-il sélectionner le plus performant actuellement ou celui qui avait gagné le dossard.» Et d’ajouter : «D’autres questions sont apparues : quelle place aux Jeux selon que l’on sélectionne l’un ou l’autre. Et Stefan était-il en phase ascendante pour retrouver son niveau pour les JO ?. Ces questions ont fait l’objet d’un vote par le conseil d’administration de la fédération.» C’est finalement le nom de Stefan Zachäus qui est ressorti. Un choix, somme toute logique : «J’ai gagné cette place, ce que les autres n’ont malheureusement pas réussi à faire. Cela fait longtemps que je travaille pour cela. Je suis content que ce soit officiel.» Il va terminer sa préparation au Luxembourg, dans d’excellentes conditions : «On va bosser un mois à la Coque. Dans la thermo room avec un bassin chauffé à 30 degrés», explique encore Thomas Andreos.

Avec Meynen et Grethen… sous conditions

Évidemment, la nouvelle est dure à encaisser pour Bob Haller : «On ne m’a pas appelé, j’ai appris la nouvelle par une publication d’instagram. Je ne comprends pas. Je n’ai pas eu d’explication», se lamente le triathlète d’Imbringen. Il va désormais avoir un peu de temps pour partir en vacances, oublier tout cela et se concentrer sur la suite. Avec Paris-2024 dont la période de qualification débute dès le mois de mai prochain. Ça va arriver très vite.

On était donc assuré d’avoir neuf athlètes au minimum. Et le COSL a décidé d’en ajouter deux. Sous réserve de validation par leurs fédérations internationales respectives. Sans surprise, Julie Meynen a été retenue. Il faut dire qu’il faudrait un véritable séisme pour que la nageuse luxembourgeoise ne soit pas à Tokyo. Pour rappel, il ne lui manque que respectivement un et six centièmes sur les 50 et 100 m nage libre pour avoir le temps A, synonyme de qualification directe pour les Jeux. Et comme elles ne sont pas très nombreuses à avoir réalisés ces chronos, qui correspondent, il faut le rappeler, à une place en demi-finale des derniers JO, Julie Meynen est certaine d’en être.

Et le dernier retenu est quelqu’un qui était, tout comme Julie Meynen, aussi à Rio. Charel Grethen, auteur d’un retour fracassant après une longue indisponibilité. Même s’il n’a pas réussi les minima A (3’35“00 sur le 1500 m), ses performances lui ont permis d’être très bien situé au ranking mondial (38e) et d’obtenir une place via ce biais… pour le moment : «Il reste encore une semaine de qualification. À moins de faire de bons chronos aux championnats et à Lucerne pour garder cette place», confie le miler, qui a abaissé son record national à 3’36“75 cette saison et qui figure actuellement au 42e rang des 45 qualifiés pour le Japon.

Ils seront donc onze (peut-être)… ou un peu plus. On attend notamment de voir ce qui se passera du côté de la fédération internationale de tir à l’arc pour savoir si Jeff Henckels pourrait être repêché. Et, dans l’absolu, il reste encore une semaine pour tenter d’aller claquer un chrono. Alors, onze, douze… ou encore un peu plus ? Réponse d’ici une bonne semaine.

Romain Haas