Belgique – Moris voulait se donner une chance de devenir numéro 1. C’est pour cela qu’il a choisi Malines. Mais, en Turquie, lors du stage, la hiérarchie s’est clarifiée.
Anthony Moris va devoir se montrer… sans jouer beaucoup. (Photo : Julien Garroy)
Anthony Moris est redevenu un joueur de foot comme un autre en Turquie. Après des semaines de galère à s’entretenir quasiment seul à l’Académie Robert-Louis-Dreyfus du Standard, ces derniers jours, il s’est entraîné avec un club qui est enfin véritablement le sien, il a été bizuté en chanson devant le groupe et a participé à un quiz linguistique français-néerlandais. Bref, il a retrouvé tous ces petits riens qui font le charme d’être peinard, sous contrat. Y compris… Les mauvaises nouvelles.
Car s’il s’est engagé pour une demi-saison avec une option pour une année supplémentaire, il a aussi choisi Malines pour les ouvertures potentielles que ce club proposait quant à l’accès au poste de numéro 1 : Wouter Biebauw, 30 ans, et qui pourrait quitter le club l’été prochain, n’a jamais fait un titulaire absolument indéboulonnable et il y avait sûrement une petite brèche dans laquelle s’engouffrer.
> Même le président s’y met
Sauf que les médias néerlandophones présents à Antalya se sont fait, vendredi, confirmer la nouvelle par Aleksandar Jankovic, le coach serbe de Malines : le numéro 1 est, et restera Biebauw. Moris en a été averti et l’a accepté. La pilule n’est pas forcément difficile à avaler quand on revient de nulle part, mais il restait encore à Anthony Moris la perspective de se placer, comme il avait tenté de le faire à Saint-Trond en fin de saison dernière, dans le sillage du vétéran du poste, Davy Schollen. Et en Turquie, les signaux alarmants se sont encore accumulés un peu plus au-dessus de sa tête : dans l’éventualité où Biebauw quitte le club en juin, l’option retenue pour l’heure par Malines, plutôt que de promouvoir le Luxembourgeois, serait d’aller débaucher soit le portier de Beveren, Colin Coosemans, soit celui du Torino, Jean-François Gillet.
Comment lutter contre une situation qui semble déjà bien cadenassée et pas forcément à son avantage ? Simplement en bossant fort à l’entraînement ? Jouer pourrait aider. En Coupe notamment, dans le cadre d’une tournante avec Biebauw. Sauf que voilà, cette fois, c’est le président du club malinois, Johan Timmermans, qui en a remis une louche, indiquant « préférer une finale de Coupe qu’une qualification dans le play-off 1 ». Le message est clair : dans les deux rencontres de quarts de finale contre le leader de Jupiler Proleague, le Club de Bruges, il ne devrait pas y avoir de turn-over permettant à Moris de se montrer. Et c’est bien inquiétant. Reste à espérer que Biebauw connaisse une baisse de régime, voire que la fin de saison de Malines soit à ce point sans intérêt (une qualification pour le play-off 1 est hautement improbable) que Moris finisse par avoir un peu de temps de jeu. Puisque lui l’a dit en début d’année : « Biebauw, j’y vais pour lui mettre la pression. » Pour le moment, c’est plutôt la dépression que la pression…
De notre journaliste Julien Mollereau