Anthony Mfa, le portier gabonais de Rodange, va passer en une semaine de la star de Liverpool à l’avant-dernier de DN.
Battu par la Libye (2-1) puis accroché par l’Égypte (1-1), le Gabon du Rodangeois Anthony Mfa, titularisé lors des deux rencontres, a vécu une semaine internationale un peu particulière. Depuis Libreville et juste avant d’embarquer pour revenir au Grand-Duché, le gardien de but nous l’a confirmé.
À la suite de l’égalisation ultra-tardive de l’Égypte lors du match de dimanche soir, alors que vous étiez en supériorité numérique, comment allez-vous?
Anthony Mfa : Jusqu’à présent, c’est encore compliqué à revivre. On avait fait le match qu’il fallait et on commet une erreur de concentration. Il est clair que dans la zone Afrique, dans des groupes où seul le premier passe, ça fait mal. Mais on va se relever, on n’est pas encore hors course. Il faudrait que l’Angola fasse un petit résultat contre un de nos adversaires et que de notre côté, on fasse un six sur six le mois prochain (NDLR : les deux matches d’octobre se joueront contre l’Angola).
Vous allez donc passer, en une semaine, de Mo Salah à Etzella.
C’est vrai que c’est spécial (il rit). Mais bon, ça, vous le savez bien puisque vous me posez la question, que c’est délicat. Mais je sais quel est mon quotidien aujourd’hui! Maintenant, pour moi, ce genre de matches internationaux, c’est du bonus. Bon et bien je vais revenir à l’ordinaire et on va tous tenter de remettre Rodange là où est sa place.
Des impacts de balle dans les murs, des maisons détruites…
Salah, cela aide plus à se concentrer qu’Einsiedler, Herr ou Celani?
Salah, ça reste impressionnant mais on repasse vite à autre chose, à une semaine normale. Niveau concentration, à mon poste, c’est différent : que ce soit Salah ou un joueur de BGL Ligue, je suis obligé de l’être de la même manière, même en sachant que ce n’est pas la même vitesse, la même malice, la même intelligence, le même niveau tout simplement, qu’un joueur de BGL Ligue. Mais je sais que pour un joueur de champ, un défenseur, ce serait totalement différent à appréhender. Ce que je ressens, c’est que pour moi, c’est plus compliqué en club car je vois bien que tactiquement, les joueurs y ont un peu plus de mal à bien tout intégrer.
Vous connaissiez mieux l’Égypte qu’Etzella?
Je ne sais pas à quoi m’attendre de la part d’Etzella. Je sais juste qu’on les a battus 4-1 en amical et qu’on ira pour prendre des points.
On ne peut pas avoir peur d’un déplacement au Deich quand on sort d’une visite à Benghazi, en Libye, particulièrement touchée depuis une décennie, avant et après la chute du régime de Kadhafi?
Franchement, on a été bien accueilli. Mais quand vous arrivez à l’aéroport, vous SENTEZ que c’est une ville qui a été touchée par la guerre. Et quand vous arrivez en ville, là, vous VOYEZ que c’est une ville qui a été touchée par la guerre. Il y a encore des impacts de balles dans les murs, des maisons détruites… Mentalement, c’est compliqué de jouer un match dans ces conditions mais auparavant, la Libye jouait ses matches internationaux au Maroc ou en Tunisie. On savait donc que si elle avait autorisé le match à se tenir là, c’est que la FIFA était venue vérifier avant.
Il pouvait aussi vous arriver une mésaventure comme celle des Marocains, pris dans le coup d’état en Guinée, le week-end dernier…
Bon là, ce n’est vraiment pas de chance. Les Marocains ont réussi à être exfiltrés mais on a cru comprendre que pour les Guinéens qui jouent en Europe, sortir du pays ne sera pas si facile…
Et vous, avant de prendre l’avion, que faites-vous de votre journée libre à Libreville?
D’habitude, on sort et on voit la famille mais là non, pas cette fois, pas après ces deux mauvais résultats.
Entretien réalisé par Julien Mollereau