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Année 2017: le sport spectacle a fait sauter la banque


Le Brésilien Neymar a rejoint le PSG pour la somme astronomique de 222 millions d'euros. (photo AFP)

Neymar transféré au Paris SG pour 222 millions d’euros… Stephen Curry qui empoche 40 millions de dollars par an en NBA… Une pluie de billets, nourrie par des droits de télévision exponentiels, a dégringolé sur le grand barnum du sport spectacle en 2017.

Il n’osait pas y croire. En plein mois d’août, Nasser Al Khelaïfi, le président du PSG, manquait de mots pour qualifier l’arrivée de Neymar, soulignant simplement que cela aiderait « à la réalisation de nos plus grands rêves ».

Comment faire pour arracher la star du FC Barcelone ? Simple; en réglant la clause libératoire de son contrat. Combien ? 222 millions d’euros. Soit le double du précédent transfert record établi pour le passage de Paul Pogba de la Juventus à Manchester United un an plus tôt. Sans oublier le salaire du Brésilien, évalué à 30 millions d’euros annuels.

Une arrivée abondamment commentée et saluée, notamment par le président Emmanuel Macron au nom de « l’attractivité » de la France.

Je signe où ? Dans la foulée, Nasser Al-Khelaïfi parapha le deuxième transfert le plus élevé de l’histoire, pour acter la venue de Kylian Mbappé en provenance de Monaco pour 180 millions d’euros.

Une fois le stylo rangé, le PSG s’est retrouvé confronté à la jalousie de ses (futurs) adversaires et surtout aux exigences du fair-play financier, mis en place par l’UEFA.

Le timing est serré: le club doit générer selon la presse au moins 75 millions d’euros de recettes supplémentaires (billetterie, droits TV, marketing, vente de joueurs etc.) pour répondre aux règles de l’UEFA, et éviter une exclusion des compétitions européennes dès la saison prochaine.

Explosion des droits TV

Cette règle du fair play financier, qui contraint les clubs à ne pas dépenser plus que ce qu’ils ont gagné, constitue un véritable garde-fou pour contenir les folies dépensières de certains clubs.

Dans le basket américain, le système est « régulé » par la « draft » (bourse annuelle des meilleurs joueurs universitaires) et le « salary cap » (plafond salarial). Mais l’équilibre est menacé par l’explosion des droits de télévision puisque les géants Turner et ESPN (filiale de Disney) versent 2,6 milliards de dollars par saison depuis l’exercice 2016-17, soit une hausse de… 280% ! Sans compter les droits locaux que chaque franchise peut négocier dans son coin.

Cette manne dégouline sur le marché des transferts et sur les contrats records: Stephen Curry (Golden Stade) a crevé le plafond des 200 millions de dollars sur 5 ans,  vite dépasse par le meneur du « Thunder » d’Oklahoma Russell Westbrook avec 205 million de dollars.

Un phénomène comparable « frappe » le football, notamment en Angleterre, où les droits de télévision record pour la Premier League (2,3 milliards d’euros par an depuis l’été 2016) « abreuvent » le marché des transferts qui a atteint la somme record de 1,5 milliards d’euros lors de la dernière fenêtre estivale.

« Marché porteur »

« Ce n’est pas que le marché est devenu fou, c’est qu’il est extrêmement porteur », disait fin août Loic Ravenel, chercheur au Centre international d’étude du sport (CIES), qui s’est penché sur le football. « C’est un secteur qui est toujours en pleine croissance, dans lequel les investisseurs sentent qu’ils peuvent faire du business ».

« C’est un sport qui finit son processus de mondialisation, qui intéresse maintenant en Asie, l’Amérique du Nord s’y met aussi », soulignait-il.

Le phénomène est comparable en basket-ball. La preuve ? Certains joueurs, parmi lesquels LeBron James regrettent que la plus gros part du gâteau finisse dans l’estomac des propriétaires de franchises.

Selon lui, le « salary cap », censé préserver un certain équilibre entre les clubs, favorise en fait leurs propriétaires, car il empêche la surenchère des salaires et par ricochet protège les bénéfices des possédants… Sa franchise, Golden State, a été valorisée 2,6 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros ). Le sport ? Une affaire rentable pour certains !

Le Quotidien/ AFP