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Amical Luxembourg-Hongrie : Luc Holtz lance l’opération « Nations League »


Luc Holtz et ses Roud Léiwen commencent, ce jeudi soir, en amical contre la Hongrie, à préparer les éliminatoires de la Nations League, qui démarreront à l'été 2018. (Photo Julien Garroy)

Face à la 53e nation mondiale (le Luxembourg reçoit la Hongrie ce jeudi soir), avec un programme de matches amicaux qui ne le satisfait pas du tout, Luc Holtz lance son opération «Nations League». En neuf mois, il veut bâtir une équipe capable de jouer au foot. Vaste sujet.

Où en sont les Roud Léiwen de leur histoire ? Revenus à leur meilleur ranking de tous les temps (93e) au bénéfice d’une campagne à six points dans un groupe ultrarelevé, ils voient émerger une nouvelle génération très compétitive mais pas encore du tout mature, capable de soulever des montagnes mais aussi de se faire écraser par elles. Comme en témoignent les volées prises à Rotterdam face aux Pays-Bas (5-0) et à Stockholm face à la Suède (8-0), même si de nombreuses absences ont largement contribué à ses faillites. Ça tombe bien : au tirage, le 24 janvier prochain, il n’y aura autour de lui que des nains du continent.

La visite de la Hongrie de Georges Leekens (le Belge vient d’être intronisé) répond vaguement à une logique : être capable, dans neuf mois, au moment où commencera la Nations League, de produire du jeu, de savoir tenir un ballon, de l’exploiter aussi, éventuellement, face à ce que le Grand-Duché n’a presque jamais rencontré à savoir des défenses regroupées.

Voilà pourquoi les Hongrois ne sont encore qu’une lointaine satisfaction au regard des impératifs de Luc Holtz : ils sont une catégorie au-dessus de ce qui attend ses joueurs dans neuf mois et surtout, ils sont désespérément seuls à débarquer, en ce mois de novembre, pour offrir une opposition.

Or le sélectionneur rêvait, non, suppliait, de trouver un autre adversaire. Parce qu’aujourd’hui, ce groupe est dans une urgence absolue s’il veut avoir le droit d’être ambitieux en 2018 : «On doit travailler dans tous les domaines», dit clairement Holtz. «Si on doit jouer Saint-Marin ou Gibraltar, on sera favoris, on aura la pression et peu d’espaces. Alors voilà, on va aborder la Hongrie comme si on jouait une équipe du premier chapeau de la Nations League.» Ce que la Hongrie n’est pas. Il faut donc en conclure que les Roud Léiwen vont surjouer ce soir. Ou au moins jouer au-dessus de leurs moyens. Pas le choix. Le temps presse.

57% de possession contre la Lettonie

Dans l’élaboration de son planning, le staff doit toujours composer sans plusieurs joueurs blessés. Chanot, Gerson, Bensi, Mahmutovic… Et depuis mercredi, on sait officiellement que Jans sera ménagé, insuffisamment remis de son retour à la compétition avec Waasland-Beveren. Trois à quatre patrons en moins, pour lancer le contre-la-montre, on n’appelle pas ça non plus des conditions de travail optimales.

Mais au moins, Mutsch sera-t-il, lui, de la partie. Si certains ont voulu croire qu’il était cramé et que l’année 2018 se construirait vraisemblablement sans lui, il va falloir repasser. Holtz, à ce sujet, s’est fait cassant : «Il est orgueilleux, volontaire, motivé. On va le remettre en valeur comme il le mérite. Mais il reste sensible. S’il est bien dans sa tête, il performera. Et ceux qui osent le critiquer devront m’expliquer comment un joueur qui évoluait en D1 suisse il y a quatre mois aurait subitement perdu toutes ses qualités !»

Sa présence sera sans doute cruciale pour absorber à marche forcée toutes les consignes qui seront abordées ces prochains mois. Car Holtz veut construire une équipe qui possède le ballon mais pas seulement. Avant de lancer la précédente campagne, ses gars avaient eu 57% de possession de balle à Riga, contre la Lettonie, et avaient perdu 3-1 en tirant 24 fois au but (contre huit aux Lettons). «Et en France, on a eu 30% de possession pour un 0-0 alors qu’en Suède, on a eu le ballon 40% du temps pour un 8-0», constate-t-il.

Le Luxembourg va devoir se transformer en bête à sang-froid, en monstre réaliste. C’est beaucoup demander à une si petite nation mais c’est le chemin que le sélectionneur a choisi. Et c’est ici, contre la Hongrie, que tout commence.

Julien Mollereau