Hansi Flick, entraîneur intérimaire qui a redonné une âme au Bayern Munich en quelques semaines, a été sans surprise confirmé dimanche comme entraîneur du géant allemand, au moins jusqu’en fin de saison.
La mission de cet homme discret et peu expansif, qui n’avait jamais dirigé une équipe de première division auparavant, sera de mener le « Rekordmeister » à l’assaut d’un nouveau doublé national, le tarif minimum attendu par les dirigeants, et surtout d’aller le plus loin possible en Ligue des champions, la compétition reine qui échappe au Bayern depuis 2013. « Hansi Flick reste entraîneur en chef au moins jusqu’en fin de saison (…) mais une prolongation de son contrat au-delà de cette date est une option tout à fait envisageable pour le FC Bayern », a précisé le club dans un communiqué. Propulsé en première ligne après le limogeage de Niko Kovac début novembre, cet ancien adjoint du Croate a rapidement emporté l’adhésion grâce à son bilan: huit victoires pour deux défaites. Mais aussi et surtout grâce à une personnalité pondérée, pragmatique, empreinte à la fois de modestie et de confiance en soi.
Plusieurs personnalités du foot allemand voient désormais en lui un grand entraîneur qui s’ignorait encore, à 54 ans. A commencer par Jupp Heynckes, le légendaire coach passé plusieurs fois sur le banc du Bayern, avec notamment un triplé historique championnat-coupe-Ligue des champions en 2013: « Comme entraîneur, Flick est une perle », a-t-il écrit dans une tribune très remarquée publiée par le magazine Kicker: « De tels talents doivent être reconnus et encouragés (…) Le FC Bayern a maintenant la grande chance d’avoir sur le long terme un entraîneur qui peut marquer une époque ». D’autant qu’il semble aussi faire l’unanimité dans le vestiaire. « Je crois que chacun d’entre nous serait content de continuer avec Hansi », avait plaidé la semaine dernière Jérôme Boateng, champion du monde 2014. « Il est très respectueux et professionnel avec nous les joueurs, avec ceux qui jouent comme ceux qui ne jouent pas (…) et dans un club comme le Bayern Munich, ça a beaucoup de valeur. »
Une chance qu’il a saisi
Après une belle carrière de joueur, couronnée par quatre titres de champion et une coupe d’Allemagne avec le Bayern Munich entre 1986 et 1990, Flick a notamment fait ses armes d’entraîneur à Hoffenheim, à l’époque en troisième division. Mais c’est comme adjoint du sélectionneur allemand Joachim Löw qu’il s’est surtout fait connaître, avec en point d’orgue la conquête du titre mondial au Brésil en 2014. Devenu ensuite directeur sportif de la Fédération allemande, il avait voulu au début de cette saison revenir au Bayern, comme adjoint, pour retrouver le terrain, qui lui manquait. La crise de l’automne et l’éviction de Kovac lui ont donné sa chance. Et il l’a saisie. « Sous sa direction comme entraîneur en chef, le développement sportif est remarquable, tant en matière de qualité du jeu que de résultats », a estimé dimanche le patron du club Karl-Heinz Rummenigge.
A la fin de la phase aller, le Bayern pointe à la troisième place en Bundesliga à quatre points du leader Leipzig, et est qualifié pour les 8e de finale de la Ligue des champions, contre Chelsea. « Nos joueurs ont été très convaincants dans le jeu et dans la mentalité ces dernières semaines, a renchérit le directeur sportif Hasan Salihamidzic, ce qui prouve que nous sommes sur la bonne voie avec Hansi Flick à la tête de l’équipe ». Le championnat d’Allemagne fait relâche jusqu’au 17 janvier, mais la première tâche de Flick va être de préparer le camp d’entraînement de début d’année au Qatar: « Maintenant nous allons recharger nos accus et pendant notre stage hivernal, nous allons nous préparer intensivement pour la deuxième partie de la saison. Et ensuite nous essaierons de ramener à Munich autant de victoires et de titres que possible », a promis le nouveau « cheftrainer » du grand Bayern.
AFP