Alex Kirsch va reprendre la compétition à compter de mercredi sur le Tour de Pologne qu’il aborde comme une préparation. À l’heure qu’il est, le coureur luxembourgeois de l’équipe Trek-Segafredo reste premier remplaçant de l’équipe pour le Tour de France.
De toute cette période qui vient de s’écouler, qu’est-ce que vous retenez ?
Qu’il y a une belle vie en dehors du vélo ! On est sorti de notre bulle. J’ai remarqué que le vélo est quelque chose de très important dans notre vie, mais ce n’est quand même pas le plus important.
Vous pensiez que cela allait repartir aussi vite ?
On a beaucoup appris sur le virus au fil du temps et au moment de Paris-Nice (NDLR : sa dernière course, le 14 mars), on ne savait pas les choses qu’on sait maintenant. C’est difficile de répondre, mais oui, on a compris que ça repartait à partir du moment où tout le monde pouvait retourner au travail. Avec les restrictions imposées, on peut reprendre le chemin des courses.
Et vous avez pensé quoi de la reprise des courses ?
Je remarque que tout le monde se trouve dans une très bonne condition. Ce n’est pas une surprise, tout le monde semble très motivé.
De votre côté, vous restez premier remplaçant pour le Tour de France. Est-ce que vous restez concentré là-dessus ?
Oui, sinon je n’aurais pas effectué ma préparation en fonction de ça ni participé au stage de l’équipe à Isola-2000. On a reconnu deux étapes du Tour. Donc physiquement, je suis prêt, au cas où…
Cette situation, comment la vivez-vous ?
Ce n’est pas compliqué à vivre et cela me motive même. J’ai utilisé ça pour bien m’entraîner et si je ne vais pas au Tour, cela me servira pour d’autres courses. Donc j’étais très content comme ça. Sinon, j’avoue que cela aurait été très compliqué de rester motivé et de réaliser tant de sacrifices.
Après ce Tour de Pologne, votre programme reste inchangé ?
Oui, je vais disputer Dwars door het Hageland (15 août), normalement les championnats nationaux (23 juin) et le Grand Prix de Plouay (25 août). Et ce sera soit le Tour de France (29 août-20 septembre), soit le Tour de Hongrie (29 août-2 septembre) et le Tour de Luxembourg (15-19 septembre).
Rester quatre, cinq mois sans courses et rester motivé, c’est nouveau
Le Tour de France reste la course que vous rêviez de faire. Vous vous êtes préparé pour ça. Expliquez-nous…
Oui, c’est la course qui m’a toujours fait rêver. Cela fait bizarre car pendant l’hiver, on coupe environ un mois et on repart en préparation, les courses reprenant fin janvier, début février. Là, rester quatre, cinq mois sans courses et rester motivé, c’est nouveau. Une course, ça t’aide à trouver des repères, pas nécessairement un objectif en soi. Mais ça donne une idée de ta condition. Là, je suis resté motivé, je suis très content de ça. Et je pense aussi que je suis devenu un meilleur coureur.
On a vu que bon nombre de coureurs ont effectué de très longues sorties d’entraînement. Cela vous a tenté ?
Non, pas du tout. Je ne fais jamais ça d’ailleurs. Cela ne me donne aucune satisfaction de rester assis sur une selle pendant dix heures. Tout le monde peut faire ce qu’il veut, mais ce n’est pas difficile de le faire. Cela n’apporte rien sur le plan physique. Je respecte ceux qui veulent le faire mais personnellement, j’ai plus de respect pour quelqu’un qui fait deux heures à 35-40 km/h que dix heures tranquillement. Faire 300 kilomètres, c’est rester assis longtemps et manger. L’effort n’est pas intense. Je n’ai jamais fait ça et je ne pense pas que je le ferai une seule fois dans ma vie.
Pour ce Tour de Pologne, votre équipe se présente-t-elle avec des ambitions ?
Dans l’équipe, on n’a pas spécialement de pur grimpeur pour la grande étape de montagne. On a plutôt fait le choix de viser des étapes. On verra bien, il se peut qu’on n’ait personne pour le général.
Entretien avec Denis Bastien