Samedi Henri Pleimling s’apprête à passer la main après huit ans de bons et loyaux services. Avant que Samy Picard ne reprenne le flambeau, celui qui est toujours président s’est confié.
Quel est votre état d’esprit?
Henri Pleimling : Ça va bien. Je ne me suis pas fait laminer lors des dernières éditions et je ne pense pas que ce sera le cas pour celle-là.
Cette décision a-t-elle été facile à prendre?
Oui. Pour tout vous dire, quand j’ai attaqué ce quatrième mandat, je savais que ce serait le dernier. Ma décision était prise avant. Il y a des présidents en place depuis très longtemps, comme Pol Philipp ou André Hartmann, c’est à la fois bien et pas bien.
Je n’avais aucune intention de battre des records même si je suis resté plus longtemps que mes trois prédécesseurs cumulés. Je préfère partir de moi-même quand je le décide, je ne veux pas être celui à qui on dit qu’il est temps d’arrêter.
Vous vous souvenez de votre première élection?
Oui, je crois que c’était le 5 mai 2012, lors d’une assemblée au cours de laquelle on a mis en place le concept de JICL, dont on parle beaucoup.
En huit ans de présidence, vous avez connu beaucoup de bons et de mauvais moments. Quels ont été les meilleurs?
Il y en a eu plusieurs. Je dirais en premier les JPEE à la maison, en 2013. Il y avait une ambiance extraordinaire et nos équipes nationales ont très bien marché, avec notamment la médaille d’or pour les filles. En Islande, deux ans après, c’était encore l’or pour les filles, un excellent souvenir. Mais je pense que la meilleure décision, ce fut de mettre Ken (Diederich) à la tête de l’équipe nationale. La présence du président de la FIBA cette année était également un excellent souvenir.
Il y a forcément eu des mauvais moments. Lesquels sont les plus marquants?
Sans hésiter, je dirais toute la saison 2019/2020. Pas du tout à cause de certaines attaques personnelles mais tout simplement à cause de cette saleté de coronavirus. Jusqu’alors, on avait une super saison sur le plan sportif, les quatre meilleurs en demi-finales de Coupe chez les dames comme chez les messieurs, on assistait à des combats à tous les niveaux. On ne savait pas qui serait relégué, qui remporterait le titre, qui monterait… Il y avait vraiment du suspense à tous les étages. Et tout cela a été stoppé net par la pandémie. C’est cela qui me rend le plus triste.
La pandémie est toujours là, mais la saison va bien se lancer dans une grosse semaine. Comment la voyez-vous?
Déjà, je suis content qu’on puisse la commencer. Maintenant, en verra-t-on la fin? Je l’espère. En tout cas, nos streamings permettront désormais aux spectateurs de suivre les rencontres. Et on est mieux préparés qu’on ne l’était il y a quelques mois. Il faut qu’on soit capables de maintenir nos championnats en vie. Je rejoins en ce sens Pol Philipp, du foot : on veut jouer. Et il faut jouer. Il faut essayer de toute façon.
Vous évoquez la situation du mois de mars. Vous aviez été la première fédération d’importance à prendre une décision radicale. Avec le recul, le regrettez-vous?
Non. Il fallait communiquer et faire une vidéo depuis la maison, c’était la seule façon de faire. Il faut bien comprendre qu’on se trouvait face à une situation qu’on n’avait jamais connue auparavant, il y avait une certaine pression. On n’avait aucune expérience et on a tranché.
Vous avez tranché et déclenché tout un imbroglio?
Peut-être mais en fin de compte, ce qui compte, c’est le résultat. Finalement, on est arrivé à une situation qui satisfait tout le monde, hormis peut-être Soleuvre.
Cette saison qui s’ouvre va donc se dérouler à 12. Quelle est votre opinion par rapport à ce nouveau mode de championnat?
On va avoir droit à de vrais play-offs, comme ça se fait un peu partout. Pour le moment, ça plaît à tout le monde, mais j’attends de voir ce qui va se passer si le n°1 se fait sortir par le n°8. Maintenant, c’est la formule choisie par les clubs et on respecte cela.
Un petit pronostic?
Je n’ai pas l’habitude d’en faire. Tout ce que je peux dire, c’est qu’au vu des faibles mouvements au niveau des transferts, on devrait retrouver les mêmes équipes aux premières places.
Vous allez être remplacé par Samy Picard. Que pensez-vous de votre successeur?
Il est arrivé il y a un an. On va changer de style. Samy est quelqu’un de très calme, posé, qui en connaît beaucoup plus sur le basket que moi mais qui n’a jamais été intégré dans la gestion de clubs. Je pense qu’il a la ténacité nécessaire pour s’imposer et que c’est une chance d’avoir quelqu’un comme lui. En plus, l’équipe ne change pas, on ne coupe que la tête (il rit) donc il sera très bien entouré.
De votre côté, qu’allez-vous faire?
Je ne reste pas au CA de la FLBB et je ne vais pas réintégrer celui du Telstar non plus. Si on fait appel à moi pour quelques conseils, pas de souci. Mais j’ai intégré le CA de l’harmonie municipale de Hesperange (NDLR : il joue de la clarinette basse) et ça va bien m’occuper.
Entretien avec Romain Haas