En 2019, Jempy Drucker avait lourdement chuté dans le dernier kilomètre d’À Travers la Flandre. Même amoindri par les suites d’une bronchite, le coureur de Cofidis cherchera à se rassurer.
Depuis sa bronchite qui l’a obligé à quitter Tirreno-Adriatico avant son terme et l’a privé de Milan-San Remo, Jempy Drucker peine à retrouver la bonne carburation. Dimanche, il s’est efforcé de terminer Gand-Wevelgem (87e) et aujourd’hui sur le tracé tourmenté d’À Travers la Flandre, il compte bien franchir une étape et retrouver de bonnes sensations. Même si Waregem ne lui rappelle pas que de bons souvenirs…
Dans quelles dispositions vous sentez-vous?
Jempy Drucker : Allez, mes dernières courses n’étaient pas super, pas catastrophiques non plus. À Harelbeke, j’ai eu aussi de la malchance. À Wevelgem, j’ai couru à contretemps, le coup est parti vite. Cela a mal commencé. Dans la première montée du mont Kemmel, j’ai travaillé pour Christophe (Laporte) et me remettre dans la course. Il m’a manqué quelques mètres pour rester dans la course. Les restes de ma bronchite n’ont pas arrangé les choses. Mais on ne peut rien changer et il faut faire avec.
Vous ressentez encore les traces de cette bronchite?
Non, je peux dire que c’est du passé. J’arrive à respirer normalement. Mais je n’ai pas la condition qu’il faudrait à cause de ça. Normalement, tu sors de Tirreno-Adriatico sur un autre pallier. J’ai dû prendre des antibiotiques, le corps prend beaucoup d’énergie. Avec la maladie, tu t’affaiblis. Je n’ai pas fini Tirreno, pas pris le départ de Milan-San Remo. Il me manque clairement des kilomètres de course. Maintenant, c’est difficile de rattraper tout ça.
Vous avez pu adapter votre entraînement en conséquence ?
Oui, après Tirreno, j’ai fait deux jours sans vélo, car je n’étais pas bien. Et puis j’ai repris doucement avec des séances d’une heure trente. Lorsque j’ai senti que ça allait dans le bon sens, j’ai essayé de rattraper un peu les choses, mais sur ce niveau, il faut être à 100 % et je ne l’étais pas.
Dans ce contexte, avec quelles ambitions prenez-vous le départ aujourd’hui?
Je suis motivé. J’ai des bons souvenirs, comme ma 4e place en 2014 et d’autres places dans le top 20, et un mauvais avec ma chute en 2019 (il rit). Normalement, je me sentais souvent bien à Waregem, c’est une course qui me plaît beaucoup, même si le parcours a beaucoup changé ces dernières années. J’essaie de rester positif. Confiant aussi. Ce qui n’est pas toujours facile lorsque cela ne marche pas trop bien. Mais il faut aller de l’avant. Essayer de se mettre bien dans la course.
Le mauvais souvenir de la chute…
J’essaie de ne pas trop y penser. Cette chute aurait pu changer toute ma vie et ça a laissé des traces (NDLR : à l’arrivée de l’édition 2019, il chuta lourdement à l’amorce du sprint et fut transporté à l’hôpital avec notamment une commotion cérébrale et une fracture de la 6e vertèbre cervicale). C’est sûr que j’ai un sentiment un peu étrange, mais cela ne change rien à ma motivation.
Le parcours qui a beaucoup évolué change quoi?
C’est dur, je viens de regarder le final de l’édition 2019, il ne restait plus grand monde dans le peloton et la course s’était décantée loin de l’arrivée. Comme on a pu le voir sur les dernières classiques justement, cela va commencer dès les premières côtes. Et cela ne s’arrêtera plus jusqu’à l’arrivée. Les meilleurs se détacheront rapidement.
De mon côté, je veux m’amuser dans la course, être présent et ne plus courir derrière
Vous pensez que vous en ferez partie?
Non, pour le moment, je ne pense pas, ce serait une surprise. Je vais essayer de m’accrocher le plus longtemps possible et de bien travailler pour Christophe (Laporte). Et pourquoi pas Elia Viviani. Ce sera dur pour lui aussi, mais il vient de remporter sa première course (dimanche dernier, le sprinteur italien a remporté Cholet-Pays de Loire). On a une belle équipe. De mon côté, je veux m’amuser dans la course, être présent et ne plus courir derrière.
Il s’agit aussi d’un bon entraînement pour le Tour des Flandres?
Oui, pour moi chaque course est la bienvenue. Pour ma condition, je peux encore m’améliorer. J’étais d’ailleurs fâché vendredi de ne pas finir le Grand Prix E3. Gand-Wevelgem m’a fait du bien. J’espère que je verrai l’arrivée à Waregem aujourd’hui, et ça me fera en effet du bien en vue du Tour des Flandres vu que ma condition n’est pas parfaite.
On saura sans doute aujourd’hui si Paris-Roubaix aura lieu, vous y pensez?
Si ça a lieu, ça voudra dire qu’on va rester en Belgique encore une semaine après le Tour des Flandres (il rit). On aimerait que la course ait lieu, mais on ne peut rien faire là-dessus…
Entretien avec Denis Bastien