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XV de France : un triomphe sinon rien


Pour doubler le pays de Galles (20 pts, +61) en tête du classement, les Bleus devront donc attaquer fort (photo : AFP).

Un match pour le titre, 80 minutes pour s’enflammer. Le XV de France doit surclasser l’Ecosse, vendredi (21h) au Stade de France, pour remporter son premier Tournoi des six nations depuis 2010, le dix-huitième de son histoire.

Les calculs sont simples pour un sacre français : quatre essais, un point de bonus offensif et 21 points d’écart ou bien six essais et « seulement » vingt points d’écart. Pour doubler le pays de Galles (20 pts, +61) en tête du classement, les Bleus devront donc attaquer fort.

Face à la meilleure défense du Tournoi (7 essais concédés, 68 points encaissés en quatre matches), « c’est évidemment faisable mais ce ne sera pas facile », prédit auprès de l’AFP Fabien Pelous (118 sélections), un des deux Français avec Olivier Magne (1997, 1998, 2002, 2004), à avoir remporté quatre Grands Chelems.

Un sacré défi pour les hommes de Fabien Galthié. Dans la compétition, un tel écart en faveur des Français face à l’Ecosse est arrivé à huit reprises, notamment lors de l’édition 2007 avec un succès 46-19, six essais marqués, synonyme de titre de justesse devant l’Irlande (5 matches, 4 victoires, 8 points mais une différence de points en faveur des Bleus: +69 contre +65).

A l’époque, les Bleus de Bernard Laporte, avec le manager actuel Raphaël Ibanez dans le rôle du capitaine, avaient remporté le Tournoi, en perdant une seule rencontre, en Angleterre (26-18), et devaient absolument s’imposer largement lors du dernier match pour être sacrés.

Maîtriser Russell

Bis repetita? « L’erreur serait de se focaliser sur cette différence de points. Au vu des prestations, de la qualité des joueurs et de l’état d’esprit, ils en sont plus que capables », assure ainsi à l’AFP François Trinh-Duc, ouvreur titulaire lors du Grand Chelem de 2010.

Galthié ne dit d’ailleurs pas autre chose: « L’enjeu est d’être performant et de gagner le match. Le reste, cela viendra en fonction du scénario et de la construction du match ».

Car l’Ecosse, avec son fantasque Finn Russell, ne peut certes pas jouer le titre mais peut espérer, en cas de victoire, grimper à la 2e place, tout simplement son meilleur classement depuis le titre de 1999, lors de la dernière édition du Cinq nations.

A cette époque, le XV de Chardon, avec le sélectionneur d’aujourd’hui Gregor Townsend à l’ouverture, s’était imposé 36-22 au Stade de France, le dernier succès écossais en France.

Depuis, les choses ont changé mais, si l’équation est simple, la solution est plus compliquée à trouver. Même avec une évidence: maîtriser Russell.

« Toujours un piège »

« C’est un très bon attaquant. On croit qu’il ne prépare pas ses matches et qu’il est sur de l’impro pendant 80 minutes mais c’est quelqu’un qui utilise beaucoup la vidéo donc qui saura déceler les quelques failles de l’équipe de France s’il y en a. Et de les exploiter. Le secret, c’est de lui mettre la pression et de ne pas le lâcher », glisse Trinh-Duc, coéquipier de l’Ecossais au Racing 92.

« Il est capable de jouer rapidement et il n’aura aucune pression, ce qui lui permet souvent de tenter des choses extraordinaires. Donc il faudra garder un oeil sur lui parce qu’il peut faire jouer autour de lui et faire la différence par un exploit », ajoute-t-il.

Lauréat du Grand Chelem comme joueur (1977) puis comme sélectionneur (1997, 1998), Jean-Claude Skrela est confiant. « Si vous voulez faire un Grand Chelem ou gagner le Tournoi, il y a toujours un piège. Celui du pays de Galles l’a été. Il est passé, je reste convaincu qu’ils vont le faire. En faisant un très très grand match, surtout s’ils restent sur leur dynamique actuelle, sur leurs convictions. Ils veulent un résultat et s’ils restent dans cette ligne de conduite, ils vont aller le chercher », a confié le technicien, aujourd’hui âgé de 71 ans.

Et de conclure: « Une victoire dans le Tournoi des six nations, ça reste dans l’histoire ! »

AFP