Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Ils se sont mis eux-mêmes dans la difficulté : avec dix-huit pénalités concédées, les Bleus sont passés, dimanche contre l’Italie (29-24), tout près de leur première défaite depuis un an et demi.
Plus que la faute au sol de Charles Ollivon (52e), qui se termine sur un essai de pénalité pour les Italiens et un carton jaune pour le troisième ligne français, le XV de France a failli payer son indiscipline face à une équipe qui ne l’avait plus battu depuis dix ans.
« Je suis partisan de dire que, si une équipe déjoue, c’est aussi à cause, ou grâce à l’équipe d’en face. On les a mis en difficulté et ça a provoqué cette indiscipline. On est, je pense, les premiers à les avoir dérangés comme ça », a assuré l’arrière italien Ange Capuozzo.
Neuf pénalités en première période, autant en seconde, ont doucement entraîné les Français vers leur premier revers depuis juillet 2021 et la tournée estivale en Australie, jusqu’à la 67e minute et l’essai de Matthieu Jalibert.
Derrière Ollivon (4 pénalités concédées), les deuxièmes lignes Paul Willemse et Romain Taofifenua (3 chacun) ou le talonneur Julien Marchand (2) ont été les plus sanctionnés.
« C’est beaucoup trop. A chaque fois, c’est une nouvelle possession pour l’adversaire, on recule de trente mètres. On a beaucoup reculé. La maîtrise de la règle sur le plan défensif ou offensif, c’est quelque chose qui nous a coûté cher. Ca nous a amputé de beaucoup de forces dans notre performance collective », a confié Galthié après la rencontre.
Heureusement pour Fabien Galthié et Antoine Dupont, les finisseurs Romain Taofifenua et Matthieu Jalibert (66e) ont jailli du banc pour sortir des Bleus amorphes du piège romain. La série de victoire est donc prolongée à quatorze mais non sans frayeur.
Le staff du XV de France avait pourtant prévenu : l’Italie est une des équipes les plus disciplinées du rugby mondial. Les coéquipiers d’Ange Capuozzo l’ont une nouvelle fois prouvé en n’étant sanctionnés qu’à sept reprises, soit un peu moins que les standards internationaux généralement acceptés (dix pénalités).
« Beaucoup reculé »
Les hommes de Fabien Galthié, avec quasiment le double, se sont donc fait peur à Rome, où ils n’avaient pourtant plus perdu en une décennie.
Sans remonter au fiasco de 2013, les Bleus de 2023 ont livré une prestation décevante et inquiétante à quelques mois de la Coupe du monde à domicile.
« Les Italiens en face étaient très en place. Si j’avais su expliquer notre indiscipline, on aurait su la gérer en live. On n’a pas su le faire. On a essayé de dire d’aller moins dans les rucks, de privilégier la situation défensive, de circuler… Le peu de fois où on y allait, on était pris à la faute, dans les rucks comme dans les mauls, on n’a jamais réussi à trouver une solution niveau discipline », a estimé de son côté Dupont, contestant tout manque de communication avec l’arbitre anglais Matthew Carley.
Sur ces dix-huit pénalités sifflées contre les hommes au Coq, dix l’ont été pour des fautes au sol. Auxquelles il faut ajouter treize plaquages manqués et treize turnovers concédés.
Et cette indiscipline a permis aux Italiens de grappiller des points et même mener 24-22 à la 67e minute. Les Bleus s’en sortent bien. Mais, dans une semaine face aux N.1 mondiaux irlandais et leur métronome Johnny Sexton face aux perches, il faudra montrer un autre visage.
