Autrefois jugé trop violent, le MMA a longtemps traîné une réputation sulfureuse en France, où les fans ont dû attendre janvier 2020 pour voir la discipline sortir de la clandestinité.
Samedi 3 septembre, la toute-puissante UFC, la plus prestigieuse ligue de MMA au monde, fait son entrée en scène à l’Accor Arena, avec le Français Ciryl Gane en tête d’affiche et en présence de la ministre des sports Amélie Oudéa-Castera. Un événement historique pour ce sport de combat qui allie plusieurs arts martiaux et permet coups de pied, poing, genou et coude, ainsi que coups au sol, étranglements et clés à l’intérieur d’une cage fermée.
La France a été l’un des derniers pays à bannir officiellement les combats professionnels de cette discipline extrêmement populaire. Pour justifier l’interdiction, les autorités françaises s’étaient appuyées sur une recommandation du Conseil de l’Europe datant de 1999 qui estimait que « la lutte en cage », constituait « un danger pour les spectateurs » et « compromettait la santé des combattants ».
Un sport « dénués de valeur sociale »
L’instance européenne avançait également que « la violence et les actes barbares et sauvages commis au nom du sport sont dénués de valeur sociale dans une société civilisée qui respecte les droits de l’homme ».
Une première avancée arrive début 2008 avec la création de la Commission nationale de Mixed Martial Arts rattachée à la FFFCDA (Fédération française de full contact et disciplines associées), ce qui a permis l’autorisation des entraînements et des combats amateurs.
Un revirement avec Emmanuel Macron
Mais en octobre 2016, malgré un rapport parlementaire prônant une légalisation progressive, Thierry Braillard, secrétaire d’Etat chargé des Sports, confirme l’interdiction de la discipline.
Le revirement intervient après l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Les anciennes ministres des Sports Laura Flessel puis Roxana Maracineanu amorcent un tournant qui aboutit en février 2020 à la légalisation et au choix de la Fédération française de boxe pour organiser la discipline.
3,8 millions de fans en France
Finis les évènements organisés en catimini et sans autorisation. Avec quelque 40 000 pratiquants dans des centaines de clubs, il devenait difficile pour les pouvoirs publics de ne pas réguler ce phénomène grandissant.
Les premières soirées officielles ont lieu en octobre 2020 avec la tenue de galas en région parisienne et le premier événement de taille avec la venue du promoteur américain Bellator, déjà à Bercy.
Aujourd’hui, l’UFC revendique 3,8 millions de fans en France, ce qui en fait « le deuxième pays le plus important en Europe sur les réseaux sociaux » de l’organisation.