Le Slovène Primoz Roglic (Jumbo-Visma) peut devenir le premier coureur à remporter quatre fois de suite la Vuelta, qui s’élance ce vendredi d’Utrecht, aux Pays-Bas.
Longtemps incertain après son abandon dans le Tour de France, Roglic, 32 ans, a rassuré le public lundi en confirmant sa participation à la Vuelta avec la Jumbo-Visma. La forme du triple tenant du titre est toutefois incertaine après un mois et demi sans compétition. «Évidemment, il n’a pas eu la meilleure préparation», a reconnu son directeur sportif, Merjin Zeeman. En cas de victoire finale à Madrid le 11 septembre, Roglic égalerait le record de l’Espagnol Roberto Heras, lauréat en 2000, 2003, 2004 et 2005. Pour viser ce quadruplé, il sera entouré de solides équipiers, comme au Tour de France le mois dernier, avec notamment l’Américain Sepp Kuss.
Dans cette Vuelta, en l’absence du «duo de juillet» Jonas Vingegaard-Tadej Pogacar, la menace pour Roglic devrait venir principalement du Britannique Simon Yates (BikeExchange), des Espagnols Enric Mas (Movistar) et Mikel Landa (Bahrain Victorious), de l’Équatorien Richard Carapaz (Ineos) ou du jeune Belge Remco Evenepoel (Quick-Step). L’Australien Jai Hindley (Bora) tentera lui le doublé Tour d’Italie-Tour d’Espagne après sa victoire dans le Giro au printemps. Le champion du monde Julian Alaphilippe, avant tout au service d’Evenepoel, visera une victoire d’étape.
Une édition pour les grimpeurs
Le parcours de cette 77e édition offrira la part belle aux grimpeurs, avec seulement six étapes de plaine sur les 21 jours de course et la découverte de nombreux cols inédits. Mais les spécialistes du chrono auront également le loisir de s’exprimer, avec notamment un contre-la-montre par équipes dès la première étape aujourd’hui et un individuel lors de la 10e étape.
Deux ans après avoir manqué leur rendez-vous avec la Vuelta en raison de la pandémie de Covid-19, les Pays-Bas accueilleront enfin les trois premières étapes. Et Utrecht deviendra la première ville au monde à avoir accueilli le départ des trois grands Tours (Italie 2010, France 2015 et donc Espagne 2022). Le peloton ralliera ensuite le Pays basque et Bilbao, qui donnera le coup d’envoi du Tour de France 2023.
Clap de fin pour Valverde, forfait de Quintana
Au total, huit étapes promettent des arrivées spectaculaires en altitude. Parmi elles, une 15e dantesque, avec 4 000 mètres de dénivelé positif dans la Sierra Nevada, en Andalousie.
Un parcours bien connu d’Alejandro Valverde, qui l’avait grimpé lors de l’édition 2017. À 42 ans, le vétéran espagnol du circuit mondial dispute son dernier grand Tour à domicile. Le Murcien de la Movistar mettra fin à une carrière professionnelle longue de 21 ans à l’issue de la saison. Le champion du monde 2018 a fait l’impasse sur le Tour de France en juillet pour se préparer à la Vuelta. «La Bala» (la balle, en espagnol), lauréat en 2009, fait partie des cinq anciens vainqueurs à s’aligner sur cette édition, en compagnie de Primoz Roglic, Christopher Froome (2011 et 2017), Vincenzo Nibali (2010) et Simon Yates (2018).
Quintana « préfère rester à la maison »
Nairo Quintana, lauréat en 2016, ne sera lui pas présent au départ d’Utrecht. Disqualifié mercredi du Tour pour «infraction médicale», le Colombien a annoncé son forfait hier expliquant ne pas avoir «la tête ni le corps à la compétition». Un contrôle sur deux échantillons de sang prélevé lors de la Grande Boucle a révélé la présence de tramadol, un antidouleur qui n’est toutefois pas sur la liste des produits interdits par l’Agence mondiale antidopage (AMA). Autorisé à continuer s’aligner en compétition, Quintana «préfère (toutefois) rester à la maison».