Vainqueur au sprint d’une étape du Tour d’Espagne en 2016, l’entraîneur national, Jempy Drucker (36 ans), faisait partie des coureurs habitués aux sprints massifs après la saison des classiques de printemps qu’il affectionnait. Pour les étapes de plaine, il décrypte pour Le Quotidien les mouvements des derniers kilomètres qui précèdent l’emballage final.
«Kasper Asgreen a remporté une belle étape, avec un grand suspense dans le dernier kilomètre. On a vu qu’à la sortie des Alpes, les coureurs étaient fatigués. On a laissé la responsabilité de la chasse aux coureurs d’Alpecin, l’équipe de Jasper Philipsen, lesquels n’ont pas reçu beaucoup d’aide, hormis dans les derniers kilomètres. Pour que cela arrive au sprint, il aurait fallu procéder autrement, mais c’est compréhensible également, Philipsen ayant déjà remporté quatre étapes.
On a surtout constaté que les échappés ont su être malins. Ils n’ont jamais possédé une grande avance. À ce point-là, il vaut mieux gérer l’effort. Et s’adapter. Ce qu’ils ont su faire.
Sur le final, je n’ai pas compris la tactique de Lotto, surtout lorsque tu as un coureur comme Asgreen dans l’échappée. Quand il remporte le Tour des Flandres, il bat quand même un coureur comme (Mathieu) Van der Poel.
Eenkhoorn est un bon coureur avec de l’explosivité, mais il n’a pas l’expérience d’un coureur qui a déjà beaucoup gagné dans sa carrière. Avec deux coureurs de la même équipe, j’aurais fait différemment et mieux géré le dernier kilomètre. J’aurais joué la carte Campenaerts, à qui tu ne reprends pas 50 mètres lorsqu’il est parti. Qui serait allé le chercher s’il était sorti aux 800 mètres? Et s’il avait été rejoint, alors il restait encore Eenkhoorn…»