Des Pays-Bas à la montagne des Hollandais : le Tour de France féminin 2024 partira de Rotterdam le 12 août pour arriver six jours plus tard au sommet mythique de l’Alpe d’Huez, fief des supporters « oranje ».
Comme chez les hommes, la troisième édition de la Grande Boucle féminine, présentée ce mercredi à Paris, est fortement influencée par la tenue à Paris des Jeux olympiques (26 juillet-11 août).
L’affaire a même tourné au casse-tête pour la directrice Marion Rousse car il fallait d’abord trouver une place dans un calendrier sportif bouleversé. À cause des JO, il était impossible de faire partir la course comme d’habitude dans la foulée du Tour de France hommes et de profiter de cet élan pour enregistrer un immense succès populaire avec 20 millions de téléspectateurs et du monde partout sur le bord des routes.
« Le plus important était de rester dans les vacances des Français pour que ça reste une fête populaire », insiste Marion Rousse.
Les organisateurs ont finalement réussi à obtenir une dérogation pour tenir la course entre les JO et les Jeux Paralympiques, un espace qu’ils espèrent sanctuariser tous les quatre ans.
Il fallait ensuite composer avec la grande sollicitation des forces de l’ordre déjà fortement mobilisées par les JO. Un premier départ à l’étranger s’est rapidement imposé et ce sera depuis les Pays-Bas, nation phare du cyclisme féminin, qui avait déjà accueilli le premier lancement international du Tour masculin, en 1954 à Amsterdam.
L’édition 2024 verra même la moitié des huit étapes se dérouler hors des frontières de l’Hexagone, avec aussi une arrivée d’étape à Liège, en Belgique.
Enfin dernière contrainte, le départ au lendemain de la clôture des JO, c’est-à-dire un lundi, signifie que, pour garder le même nombre d’étapes comme l’exigent notamment certains contrats, les organisateurs ont dû en proposer deux le même jour.
L’étape-reine pour finir
Elles auront lieu le mardi 13 août où les coureuses vont d’abord disputer une étape de 67 km plate comme une limande, avant d’enchaîner sur un contre-la-montre de 6,3 km dans les rues de Rotterdam l’après-midi.
« On aurait pu commencer le dimanche mais il n’y aurait pas eu de retransmission télé à cause des Jeux, donc c’était impossible », insiste Christian Prudhomme, le patron du Tour de France, qui anticipe certaines critiques sur une course prétendument « au rabais » se déroulant à moitié à l’étranger.
Reste que le parcours, une ligne droite du nord au sud, s’annonce alléchant et varié avec d’abord du plat, forcément, aux Pays-Bas, suivi d’une étape fleurant bon les classiques entre Valkenburg et Liège avec l’ascension du Bemelerberg et du Cauberg, emblèmes de l’Amstel Gold Race, ainsi que des côtes de la Redoute et de la Roche-aux-Faucons, mythes de Liège-Bastogne-Liège.
Et un week-end final inédit dans les Alpes avec d’abord une longue odyssée jusqu’au Grand-Bornand. Puis, pour finir, l’étape-reine, 3 900 mètres de dénivelé positif, empruntant le col du Glandon par son versant le plus raide (19,7 km à 7,2 %) avant l’arrivée finale à l’Alpe d’Huez (13,8 km à 8,1%), nouveau sommet légendaire emprunté par le Tour féminin un an après le Tourmalet où la Néerlandaise Demi Vollering a cimenté son succès en 2023.
« C’est l’étape la plus dure qu’on ait jamais fait avec aussi le Glandon qui est pour moi le col le plus dur de France, souligne Marion Rousse. Après les Vosges en 2022 et le Tourmalet l’année dernière, on voulait vraiment aller dans les Alpes. »
« Si tu veux attirer l’attention l’année des Jeux, il fallait frapper fort. Avec l’Alpe d’Huez, on frappe fort », insiste Christian Prudhomme.