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[Tennis] Open d’Australie : rattraper le temps, garder espoir


L'Open d'Australie devrait bien avoir lieu, a déclaré Craig Tiley, directeur du tournoi, lors d'une conférence de presse à Melbourne ce jeudi. (photo AFP)

Le tennis devrait reprendre vendredi à Melbourne avec un programme très chargé et des formats adaptés pour rattraper le temps perdu à la suite d’un cas positif de Covid dans un hôtel, mais cette alerte rappelle surtout à quel point l’Open d’Australie ne tient qu’à un fil.

« Nous sommes absolument confiants sur le fait que l’Open d’Australie aura lieu », a déclaré ce jeudi le directeur du premier Majeur de l’année Craig Tiley. « Notre plan est de continuer à jouer demain (vendredi) comme prévu », a-t-il ajouté. Quelques heures plus tard étaient effectivement publiés des programmes concernant les six compétitions préparatoires à l’Open d’Australie qui doit débuter lundi.

Tous les matches de simple des trois tournois WTA 500 seront écourtés par un super tie-break en dix points gagnants dans l’éventuel 3e set. Côté messieurs, pas de changement de format annoncé, mais tous les 8es et quarts des deux tournois ATP 250 se joueront sur la seule journée de vendredi. Il n’y a pas de changement annoncé pour l’ATP Cup.

Tout ça parce qu’un demi-millier de personnes – joueurs et accrédités – ayant passé leur isolement dans l’hôtel Grand Hyatt dont un employé a été déclaré positif mercredi, ont dû subir un nouveau test jeudi. Ils devaient ensuite s’isoler – de nouveau après une première quarantaine plus ou moins stricte de 14 jours à leur arrivée en Australie – dans une chambre d’hôtel dans l’attente de leur résultat.

Certains se sont empressés de publier leur résultat négatif sur les réseaux sociaux.

« Libre » 

« Après un résultat négatif, il est bon d’aller à la salle de gym », commente la Française Caroline Garcia avec une photo la montrant soulever une haltère. « Négatif et de nouveau libre… », se félicite Fabio Fognini sur un selfie dans la rue. Aryna Sabalenka, elle, a diffusé une photo du message reçu sur son téléphone annonçant que « le virus COVID-19 n’avait PAS ETE DETECTE » lors de son test.

Selon l’ancien n° 1 mondial Jim Courrier, consultant pour Tennis Channel, ce nouvel épisode va encore plus entamer le mental des joueurs concernés. « Ils ont déjà dépensé beaucoup d’énergie psychique pour essayer de se mettre dans le bon état mental. Certains m’ont dit qu’il ne leur en restait pas beaucoup. Donc ça va être un test mental très dur », a-t-il souligné.

Benoît Paire, par exemple, a l’impression que le sort s’acharne sur lui, après avoir été consigné dans sa chambre pendant tout l’US Open en septembre dernier. Cette fois, dès son arrivée à Melbourne il a été mis à l’isolement strict sans autorisation de sortir pendant 14 jours pour avoir été cas contact dans l’avion.

Envie de jouer, volonté d’organiser. Mais le dernier mot reviendra aux autorités sanitaires de l’état de Victoria dont Melbourne est la capitale et qui se sont montrées extrêmement strictes pour maîtriser la pandémie.

« Excès de prudence » 

Le ministre de la Santé de l’État, Martin Foley, a ainsi affirmé ne pas être « inquiet » pour les 520 personnes placées à l’isolement mercredi soir. « Mais parce qu’il vaut mieux un excès de prudence, nous voulons tout faire pour suivre et gérer quiconque peut avoir été en contact avec cette personne », a-t-il ajouté.

L’Australie a repris une vie relativement normale, à l’exception de confinements ponctuels et localisés, au point d’être l’un des rares pays au monde qui peut se permettre d’autoriser du public aux événements sportifs. Entre 25 000 et 30 000 spectateurs devraient d’ailleurs pouvoir assister aux rencontres de l’Open d’Australie.

Mercredi soir, le Premier ministre de l’État de Victoria Daniel Andrews a jugé que le tournoi ne devrait pas être bouleversé. Mais le chef de l’opposition dans l’Etat, le conservateur Michael O’Brien, a demandé une décision sous 48 heures. Autour du Melbourne Park, les réactions étaient contrastées jeudi.

« Je suis tout simplement déçu par l’Open d’Australie qui a toujours été une histoire de gros sous, et pas de sécurité du public », a dénoncé John Reilly, un habitant du coin. Un autre, Greg Rodgers, lui, a cependant estimé que le tournoi marquerait « un retour à la normale.

AFP/LQ