Le N.1 mondial Novak Djokovic a résisté à un coup de chaud à l’Open d’Australie mardi pour se rapprocher à deux victoires d’un 25e sacre inédit en Grand Chelem. Place au choc annoncé face au N.4 mondial Jannik Sinner dans le dernier carré.
En approche dans le tableau féminin: une demi-finale façon remake de la finale de l’US Open 2023 entre Aryna Sabalenka, N.2 mondiale et tenante du trophée, et Coco Gauff, N.4 mondiale et victorieuse à New York.
Sous le cagnard australien – une trentaine de degrés, rare depuis le début de la quinzaine à Melbourne -, Djokovic est sorti vainqueur 7-6 (7/3), 4-6, 6-2, 6-3 d’un bras de fer de pas loin de quatre heures avec le N.12 mondial Taylor Fritz en quarts de finale.
Anticipée dès le tirage au sort, la demi-finale aux allures de blockbuster entre Djokovic et Sinner – le seul joueur à l’avoir battu après Wimbledon et jusqu’à la fin de l’année 2023 – aura bien lieu vendredi.
Le jeune Italien y est même parvenu à deux reprises : au Masters, en phase de groupes, et en Coupe Davis. Entre les deux, il s’est incliné face au N.1 mondial en finale du Masters.
Victorieux 6-4, 7-6 (7/5), 6-3 du N.5 mondial Andrey Rublev à quasiment 1h30 du matin en quarts de finale, Sinner va défier Djokovic sans avoir laissé échapper le moindre set en chemin.
« J’ai vraiment hâte, c’est pour ça que je m’entraîne, jouer contre les meilleurs joueurs du monde, c’est un plaisir de l’affronter à ce stade du tournoi », dit Sinner, qui se préparer à jouer sa deuxième demi-finale majeure, après celle perdue à Wimbledon l’année dernière contre… « Djoko ».
« Etouffé »
Même sur son terrain de jeu préféré à Melbourne, Djokovic, lui, ne vit pas sa quinzaine australienne la plus tranquille.
Pour atteindre le dernier carré, trois fois sur cinq il a égaré un set en route, son match du jour a duré 3h45 min, et un autre a carrément dépassé les quatre heures.
Mais le Serbe de 36 ans est fidèle au rendez-vous, pour la onzième fois à l’Open d’Australie, et la 48e fois – record étiré – en Grand Chelem.
A Nick Kyrgios, intervieweur d’un jour sur la Rod Laver Arena, Djokovic a décrit la sensation d’avoir été pendant un long moment « étouffé du fond du court » par Fritz.
« J’ai beaucoup souffert pendant les deux premiers sets, j’étais sur les talons dans la plupart des rallyes, et il faisait extrêmement chaud, développe le N.1 mondial, sacs de glaçons sur la tête pour se rafraîchir au cours du match. Physiquement, c’était très éprouvant, émotionnellement également. »
Pendant deux sets, le premier presque aussi long qu’un match de foot, Djokovic et Fritz se sont rendus coup pour coup.
Le premier jeu a donné le ton: plus de 16 minutes, et trois premières balles de break écartées par Fritz. Trois de plus à son jeu de service suivant, encore deux à 4 partout: il a tenu bon face aux assauts répétés de son prestigieux adversaire, jusqu’à se procurer le premier deux balles de set, à 6-5. La menace écartée, le Serbe a viré en tête à la faveur d’un tie-break à la « Djoko ».
Sabalenka-Gauff, le remake
Mais Djokovic, zéro occasion de break convertie sur quinze obtenues dans les deux premières manches, a payé un break précoce du Floridien qui lui a permis de revenir à une manche partout.
A ce moment-là, on jouait depuis environ deux heures et demie. Et le troisième set allait débuter à l’heure, en théorie, de la session de soirée…
Le coup de chaud passé, au propre comme au figuré avec le soleil qui déclinait, Djokovic a enfin breaké, à la 160e minute, et repris son souffle, à l’inverse de Fritz.
Entrée sur la Rod Laver Arena bien plus tard que prévu, Sabalenka a elle rattrapé le temps perdu. En 71 minutes, le temps d’éjecter 6-2, 6-3 la N.11 mondiale Barbora Krejcikova, elle a rejoint Gauff en demi-finales.
A New York en septembre dernier, la jeune Américaine avait renversé Sabalenka 2-6, 6-3, 6-3 en finale.
Mais la Bélarusse de 25 ans est ébouriffante depuis le début de la quinzaine australienne: elle n’a perdu que seize jeux en cinq rencontres.
Sabalenka a désormais atteint le dernier carré des six derniers tournois du Grand Chelem et des deux derniers Masters, depuis l’US Open 2022.
Gauff, elle, a eu toutes les peines du monde à se défaire de l’Ukrainienne Marta Kostyuk (37e) 7-6 (8/6), 6-7 (3/7), 6-2. Ca lui a pris plus de trois heures. Mais la voilà désormais à douze matches gagnés d’affilée en Grand Chelem avec son sacre à l’US Open. Et à dix sur dix en 2024 après avoir conservé le titre à Auckland (Nouvelle-Zélande) début janvier.