Elle rêvait d’offrir au Japon sa première médaille d’or olympique en tennis, après avoir été la fière dernière porteuse de la flamme des JO de Tokyo, mais Naomi Osaka s’est arrêtée mardi dès les 8e de finale.
« Chaque défaite me déçoit, mais celle-ci fait plus mal que les autres », a réagi la Japonaise après son match perdu face à la Tchèque Marketa Vondrousova. Pour son retour à la compétition après deux mois d’absence pour cause de détresse psychologique, Osaka, choisie pour allumer la vasque olympique vendredi lors de la cérémonie d’ouverture, partait grande favorite pour le titre olympique. Mais après deux premiers tours pourtant brillants, où elle n’avait perdu que 5 jeux sur chacun de ses matches, elle s’est effondrée face à Vondrousova, 42e mondiale (6-1, 6-4). « Je n’ai pas réussi à gérer la pression, j’ai fait ce que j’ai pu dans ces circonstances », a-t-elle témoigné très émue devant la presse.
« C’était un peu trop pour moi »
Après l’élimination de la n°1 mondiale, l’Australienne Ashleigh Barty dimanche et celle d’Aryna Sabalenka (3e) lundi, c’est une autre prétendante au titre olympique qui sort prématurément dans un tableau féminin déjà privé de beaucoup de joueuses, blessées ou ayant renoncé à faire le voyage en raison de la pandémie. C’est la première fois, depuis 1988, date du retour du tennis parmi les sports olympiques, que les trois meilleures joueuses du monde sont éliminées aux JO avant les quarts de finale. L’Ukrainienne Elina Svitolina (6e) est désormais la joueuse la mieux classée encore en lice.
Véritable star au Japon, Osaka était très attendue. Mais malgré ses quatre titres en Grand Chelem (US Open 2018 et 2020, Open d’Australie 2019 et 2021), la joueuse de 23 ans est apparue fragile ces derniers mois. Elle s’est retirée de Roland-Garros fin mai après avoir refusé d’apparaître devant la presse pour « préserver sa santé mentale », avant de déclarer forfait pour Wimbledon pour faire une pause loin des courts qui l’avait, disait-elle, « ragaillardie » et rendue « heureuse à nouveau ». Mais mardi, ses démons semblent l’avoir rattrapée. « Il y avait énormément de pression autour de ces Jeux. Je l’ai bien sentie. Peut-être que pour ma première participation aux JO, c’était un peu trop pour moi », a avoué Osaka.
Trop d’erreurs
Visage fermé, la Japonaise a semblé totalement dépassée face à Vondrousova, finaliste de Roland-Garros 2019, qu’elle rencontrait pour la première fois. Sous le toit fermé de l’Ariake Tennis Park, suite à la pluie et au vent provenant de la tempête tropicale qui a touché Tokyo dans la nuit, Osaka a commis trop d’erreurs (32 fautes directes) et a été trop défaillante au service (64% de premières balles) pour espérer l’emporter.
Cédant son service d’entrée, elle a perdu le premier set en seulement 24 minutes. Et elle n’a pas réussi revenir dans la 2e manche, malgré un break réalisé dès le premier jeu, avantage rapidement perdu sur une double faute. Osaka a pourtant eu quelques occasions, comme lorsqu’à 3-3, Vondrousova a commis deux doubles fautes d’affilée, offrant à Osaka deux balles de break. « Cadeau » que la Japonaise n’a pas su exploiter, se laissant à deux reprises surprendre par deux amorties.
Après avoir sauvé deux balles de match, la n°2 mondiale s’est finalement incliné sur la troisième après 1h08 de jeu. « Tout (s’est mal passé), il suffit de regarder le match pour s’en rendre compte. C’était comme si toutes les choses sur lesquelles je m’appuie habituellement m’avait lâché », a déclaré Osaka.
LQ/AFP