Malgré la dérogation médicale délivrée par la fédération australienne, le Serbe est resté bloqué ce mercredi 5 janvier à l’aéroport. Son histoire suscite l’indignation.
Novak Djokovic croyait avoir fait le plus difficile en obtenant une dérogation médicale pour pouvoir participer à l’Open d’Australie, mais le n° 1 mondial a déchanté, hier, bloqué à l’aéroport de Melbourne en raison d’un problème de visa.
Selon la presse australienne, le nonuple vainqueur de l’Open d’Australie n’aurait pas rempli le bon formulaire pour faire sa demande de visa et le visa qu’il a demandé n’autorise pas de dérogation médicale.
Le service fédéral des douanes a contacté le gouvernement de l’État de Victoria, dont Melbourne est la capitale, lorsque le camp Djokovic a constaté son erreur, explique le quotidien The Age. Mais cette demande a été retoquée, indique Jaala Pulford, une ministre de l’État de Victoria.
«Le gouvernement fédéral nous a demandé si nous soutenions la demande de visa de Novak Djokovic pour entrer en Australie. Nous ne donnerons pas notre aval à cette demande (…) Nous avons toujours été clairs sur deux points : l’étude des demandes de visa est une prérogative du gouvernement fédéral et les exemptions médicales une prérogative des médecins», a-t-elle expliqué sur Twitter.
De retour dans «le premier avion»?
Djokovic, muet sur son statut vaccinal, était déjà dans le collimateur de la classe politique australienne depuis qu’il a annoncé avoir obtenu une dérogation médicale pour participer à l’Open d’Australie (17-30 janvier). «Nous attendons sa présentation et qu’il nous fournisse des preuves pour soutenir cette dérogation», a déclaré le Premier ministre australien Scott Morrison lors d’une conférence de presse.
«Si ces preuves sont insuffisantes, alors il ne sera pas traité différemment de qui que ce soit d’autre, et il retournera chez lui par le premier avion. Il n’y aura aucune règle spéciale pour Novak Djokovic. Pas la moindre», a insisté le Premier ministre.
«Ce serait certainement utile si Novak expliquait les conditions dans lesquelles il a demandé et obtenu une exemption», a aussi déclaré hier aux journalistes le patron de Tennis Australia, Craig Tiley, également directeur du premier Grand Chelem de l’année.
«Je l’encourage à parler de cela à la communauté… Nous avons traversé une période très difficile au cours des deux dernières années et j’apprécierais certaines réponses à cela», a-t-il ajouté.
Le patron du tennis australien a toutefois affirmé que le n° 1 mondial n’avait bénéficié d’aucun traitement de faveur pour obtenir cette dérogation, lors d’un processus supervisé par les autorités australiennes et celles de l’État de Victoria.
Un total de 26 joueurs ou membres de leur staff, sur les quelque 3 000 attendus en Australie, ont demandé une exemption et seuls quelques-uns d’entre eux l’ont obtenue, a-t-il dévoilé. Selon Craig Tiley, les deux commissions chargées d’examiner les demandes d’exemption le font sans connaître l’identité des requérants.
Cette décision a soulevé un tollé en Australie, où les mesures mises en place pour lutter contre le covid-19 ont été particulièrement strictes depuis le début de la pandémie. «Il s’agit d’un rachat dans la face de tout habitant de l’État de Victoria et de tout Australien», a notamment écrit l’ancien tennisman Sam Groth, devenu commentateur à la télévision, dans une tribune publiée par le quotidien Herald Sun de Melbourne.