Il était sur une autre planète, la sienne. Chez lui, Félix Lebrun a remporté le WTT Champions de Montpellier, une première pour un joueur français, confortant son statut de nouveau phénomène de sa discipline à seulement 18 ans.
Vainqueur quatre sets à un du Japonais Tomokasu Harimoto, 8e joueur mondial qu’il avait déjà battu aux Jeux olympiques, Félix Lebrun a vécu la semaine rêvée dans la Sud de France Arena, où sa tête était partout sur les affiches et pancartes et où son nom est désormais inscrit au palmarès du tournoi.
Jamais un Français n’avait remporté de WTT Champions, tournoi du deuxième niveau après les Grands Smashs — équivalent d’un grand chelem en tennis — sur le circuit mondial. Félix Lebrun avait déjà remporté deux titres en WTT, à Antalya en 2023 et à Goa en Inde cette année. Alors, s’il en fallait un pour repousser un peu plus les limites, ça ne pouvait sans doute être que « Féfé », même si certains des meilleurs joueurs du monde, comme le N.1 mondial Wang Chuqin ou le champion olympique Fan Zhendong, ont manqué à l’appel cette semaine.
« J’ai joué à mon meilleur niveau. Quand je joue à ce niveau-là, j’arrive à concurrencer et battre les meilleurs, je suis super content », a-t-il savouré après son sacre.
Alexis « bluffé »
Il y avait bien son grand frère, Alexis, 21 ans, tout juste auréolé d’un titre de champion d’Europe en simple à Linz et en double avec Félix, il y a une semaine. Mais le cadet de 18 ans (N.7 mondial) l’a renversé la veille trois sets à un. « Ca faisait un petit moment qu’on se disait entre nous qu’il avait progressé depuis les Jeux, ça ne se voyait juste pas encore en match et là ça s’est bien vu ! je suis vraiment bluffé », a déclaré dimanche le grand frère.
Désormais, ils vont pouvoir célébrer un mois d’octobre démentiel pour les Lebrun, quand ce n’est pas toute une année, marquée par leurs succès, après les Jeux de Paris ou ils ont obtenu le bronze en simple (pour Félix) et par équipes avec Simon Gauzy.
C’est lors de cette même petite finale par équipes que Félix Lebrun avait déjà fait le show devant Tomokasu Harimoto, 21 ans, écartant dans le cuinquième set trois balles de match, avant de s’imposer sur la route du bronze.
« On enchaîne les semaines où on ramène des breloques ou des victoires, c’est complètement dingue », s’est réjoui l’entraîneur des frangins Nathanaël Molin.
« Ici c’est Montpellier ! »
Plus tôt dimanche, Félix s’était offert un premier exploit en écartant le N.2 mondial Lin Shidong quatre sets à zéro, alors que le pongiste chinois restait sur 19 victoires et trois tournois remportés, dont le Grand Smash de Pékin. « Même aux Jeux olympiques je jouais moins bien », a dit le Montpelliérain, qui semblait sur un nuage dimanche, un peu comme l’avait été Alexis à Linz.
« C’est peut-être son top match », approuve Nathanaël Molin, louant « l’impact physique » de son protégé sur la rencontre.
Sous les yeux de sa famille, Félix Lebrun a jusqu’au bout fait perdurer une fête du tennis de table de six jours dans l’Hérault. « Ici, ici c’est Montpellier ! », a-t-il chanté en choeur avec le public après la finale, à l’issue de laquelle il est monté sur la table pour célébrer son sacre.
Alors que ses performances aux JO ont donné de nombreuses idées aux apprentis pongistes, heureux d’adopter sa fameuse « prise porte-plume », ce nouveau succès devrait encore faire durer la Lebrunmania. Et après les néons mauves de l’Arena de Montpellier, le « Féfé »nomène n’a visiblement pas fini de briller.