Le projet d’une compétition fermée et très lucrative réservée aux plus grands clubs du continent est « impopulaire, illégitime et dangereux aux yeux de l’écrasante majorité des supporters », ont asséné mardi près de 140 groupes de supporters européens.
Serpent de mer du football européen, où les cadors cherchent à accroître leur part du gâteau financier, la « Superligue » a été relancée fin octobre par le président démissionnaire du FC Barcelone, Josep Maria Bartomeu, selon qui le club catalan avait accepté de participer à un tel projet.
« Il détruirait le modèle européen du sport, qui repose sur des principes communément acceptés tels que le mérite sportif, la promotion et la relégation, la qualification aux compétitions européennes grâce aux succès nationaux et la solidarité financière », dénoncent dans un communiqué 139 groupes de supporters de clubs ou d’associations nationales issus de 16 pays européens.
« Protéger les ligues nationales »
Ce projet « saperait également les fondements économiques du football européen, en concentrant encore plus de richesse et de pouvoir entre les mains d’une douzaine de clubs d’élite », créant un environnement « plus inégalitaire, moins compétitif et, en fin de compte, non durable », selon eux.
Les supporters disent à l’inverse vouloir « rétablir l’équilibre concurrentiel dans les compétitions européennes », « protéger les ligues nationales » et les coupes, tout en répartissant les revenus de manière « plus équitable ». Le principe même d’une ligue fermée « supprime la magie de la coupe, brise le rêve de voir un jour jouer son club en Europe et va à l’encontre de l’esprit même du jeu », dénoncent-ils encore.
L’idée d’une Superligue européenne représente une menace directe pour la Ligue des champions, compétition phare de l’UEFA. Selon plusieurs médias européens, elle pourrait rassembler une quinzaine d’équipes des principaux championnats, avec des play-offs en fin de saison, sur le modèle des ligues nord-américaines. Outre le Barça, le Real Madrid et Manchester United sont régulièrement cités parmi les promoteurs du projet.
LQ/AFP