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Soupçons de match truqué : une joueuse russe interpellée à Roland-Garros


La joueuse est en garde en vue pour "corruption sportive" et "escroquerie en bande organisée". (illustration AFP)

Une joueuse de tennis russe a été interpellée jeudi en plein Roland Garros, soupçonnée, lors d’un match en double de l’édition 2020 du tournoi, d’avoir volontairement perdu un jeu sur lequel des dizaines de milliers d’euros avaient été pariés à l’étranger.

Yana Sizikova, 26 ans et 765e joueuse mondiale au classement WTA, venait de terminer son match du premier tour de l’édition 2021, perdu avec une compatriote face à une paire australienne, quand les policiers du Service central des courses et jeux (SCCJ) de la police judiciaire sont venus l’arrêter, a annoncé vendredi Le Parisien, confirmé de source policière.

La joueuse est désormais en garde en vue dans le cadre de l’enquête ouverte le 1er octobre pour « corruption sportive » et « escroquerie en bande organisée », a précisé le parquet de Paris. Cette enquête, dévoilée en octobre par le journal allemand Die Welt et le quotidien sportif l’Équipe, porte sur le double féminin ayant opposé Yana Sizikova et sa partenaire américaine Madison Brengle aux Roumaines Andreea Mitu et Patricia Maria Tig, le 30 septembre 2020, lors du premier tour du tournoi international français.

Les soupçons se porteraient particulièrement sur le cinquième jeu du deuxième set, un jeu blanc remporté par le duo roumain après deux doubles fautes grossières de la Russe, qui participait pour la première fois au tournoi. Les Roumaines, favorites, s’étaient imposées en deux sets 7-6, 6-4. Mais des sommes « anormalement élevées », de l’ordre de « plusieurs dizaines de milliers d’euros » avaient été pariées sur l’issue de ce jeu, avait expliqué en octobre une source proche du dossier.

Alertes des opérateurs

L’Autorité nationale des jeux, qui régule en France les jeux, courses hippiques et paris sportifs n’avait pas détecté d’anomalie sur les mises opérées « sur le marché français ». Mais elle avait reçu des alertes d’opérateurs privés ainsi que du GLMS (Global Lottery Monitoring System) et du groupe de Copenhague (qui regroupe 33 plateformes de lutte contre les manipulations sportives dans le monde).

De son côté, la Fédération française de tennis, organisatrice de Roland-Garros, a confirmé « l’arrestation de la joueuse, mais ne peut communiquer car une enquête judiciaire est en cours. Il appartient aux autorités judiciaires compétentes de répondre de la situation ».

Le tennis est occasionnellement frappé par des soupçons de matchs truqués, mais qui concernent le plus souvent des tournois professionnels de deuxième voire de troisième catégorie.

LQ/AFP