Rui Pinto, l’homme à l’origine des « Football leaks », a été condamné ce mercredi au tribunal judiciaire de Paris à six mois de prison avec sursis pour le piratage de dirigeants du PSG.
Ce Portugais de 35 ans est la source de cette gigantesque fuite d’informations qui a profondément secoué la planète foot.
Mercredi, il a accepté la peine de six mois de prison avec sursis proposée par le procureur de la République et finalement homologuée par un juge du tribunal correctionnel lors d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC), sorte de plaider-coupable à la française.
Rui Pinto a également été condamné à verser un euro de dommages et intérêts au PSG qui s’est constitué partie civile, ainsi que 4 000 euros de frais de justice.
Veste beige, cheveux ras, il a « reconnu » devant le juge les faits qui lui étaient reprochés : avoir, entre 2015 et 2019, en France, au Portugal et en Hongrie, accédé frauduleusement aux boîtes mail du directeur financier du PSG, du directeur général adjoint et d’une assistante de direction générale et en avoir extrait frauduleusement les données.
« J’accepte les faits que vous me reprochez. Je ne vois pas pourquoi on devrait prolonger un jugement plus longtemps. Je suis déjà au milieu d’une bureaucratie judiciaire depuis cinq ans au Portugal pour des faits qui peuvent être similaires à ceux pour lesquels je suis présent maintenant », a commenté Rui Pinto devant le tribunal.
« L’un des plus grands lanceurs d’alerte contemporains »
Il a ensuite réitéré sa « volonté de coopérer avec toutes les autorités judiciaires européennes pour continuer à faire mon travail », et notamment avec le Parquet national financier.
Son avocat William Bourdon a souligné la situation « hybride » de son client, « l’un des plus grands lanceurs d’alerte contemporains », mais qui a comparu dans son pays « en étant à la fois témoin protégé et prévenu », et a été condamné en septembre à une peine avec sursis de quatre ans d’emprisonnement.
Transmise à un consortium de médias d’investigation européens, la manne d’information découlant des « Football leaks » a mis en lumière des pratiques douteuses impliquant joueurs vedettes, clubs et agents, qui ont ensuite fait l’objet de redressements fiscaux et d’enquêtes judiciaires dans plusieurs pays.
Rui Pinto est également à l’origine des « Luanda Leaks », une enquête publiée en janvier 2020 accusant la femme d’affaires Isabel dos Santos, fille de l’ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, d’avoir accumulé une immense fortune de manière frauduleuse sous le règne de son père.