Privée de Grand Chelem, l’Irlande a tout de même conservé son titre samedi dans le Tournoi des Six Nations devant la France, abonnée à la deuxième place, et une Angleterre qui monte en puissance, comme l’Italie de Gonzalo Quesada.
L’Irlande double la mise
Le XV du Trèfle, deuxième du classement mondial, a confirmé sa domination sur le rugby européen en s’adjugeant le Tournoi pour la deuxième fois de rang, une première depuis l’Angleterre en 2016 et 2017.
Contrairement à l’an passé, les hommes d’Andy Farrell n’ont pas agrémenté leur succès d’un Grand Chelem, la faute à une défaite sur le fil à Twickenham (23-22) lors de l’avant-dernière journée.
Moins souverains sur la fin de la compétition, les Irlandais ont de même bien digéré dans l’ensemble leur déception de la Coupe du monde et la retraite de leur maître à jouer Johnny Sexton.
Les Bleus, éternels seconds ?
Les Français, nouveaux « Poulidor » du rugby? Ils ont terminé à la deuxième place du Tournoi pour la quatrième fois en cinq éditions (2020, 2021, 2023, 2024) depuis le début de l’ère Fabien Galthié.
Celle-ci est plutôt flatteuse après un début de compétition chaotique, marqué par une défaite cinglante devant l’Irlande (38-17) et un match nul inédit à domicile face à l’Italie (13-13).
Privée de son meilleur joueur Antoine Dupont et encore marquée par l’échec de son Mondial à domicile, la France, grâce à l’injection de sang-neuf, a tout de même trouvé les ressources pour redresser la barre et sauver les apparences.
L’Angleterre retrouvée
Dans la foulée de sa troisième place à la Coupe du monde, le XV de la Rose a confirmé son renouveau, avec un jeu plus ambitieux que l’automne dernier.
Emmenés par leur troisième ligne hyperactif Ben Earl, les Anglais se sont notamment offerts le scalp de l’ogre irlandais et ont poussé la France dans ses retranchements ce week-end à Lyon (33-31).
« On continue à progresser, ça prend du temps. On fait forcément des erreurs, mais on en tire des leçons », a analysé le sélectionneur Steve Borthwick, qui impose petit à petit sa patte sur l’équipe. « On a affronté lors des deux derniers matches deux équipes du top 4 mondial (Irlande et France) et on a montré qu’on pouvait les battre ».
L’Ecosse, un air de déjà vu
Deux victoires, trois défaites et une quatrième place finale: le XV du Chardon, comme souvent, a avancé sur courant alternatif.
Sa quatrième Calcutta Cup — le trophée décerné chaque année au vainqueur du match entre l’Ecosse et l’Angleterre — consécutive ne suffit pas à sauver son Tournoi.
Battus en Italie (31-29), les joueurs de Gregor Townsend ne parviennent pas à franchir le cap nécessaire pour pouvoir prétendre au titre.
L’Italie, bilan historique
Avec deux victoires (contre l’Ecosse et au pays de Galles) et un nul (en France), la Nazionale a enregistré son meilleur bilan depuis son intégration dans le Tournoi en 2000.
Le centre d’origine argentine Ignacio Brex et le troisième ligne et capitaine Michele Lamaro ont été deux des visages de l’embellie italienne, quelques mois seulement après les gifles reçues en Coupe de monde face à la Nouvelle-Zélande (96-17) et la France (60-7).
« L’Italie n’est plus cette équipe sympathique qui attaque bien. On est retourné aux bases du rugby italien, sans perdre cette capacité d’attaquer. On a retrouvé de la personnalité et de la solidité en défense et en conquête », a apprécié le nouveau sélectionneur Gonzalo Quesada, dont les débuts sont plus que réussis.
Le pays de Galles en chantier
Cinq matches, cinq défaites pour une cuillère de bois infamante. Le chantier entamé par le sélectionneur Warren Gatland, avec une équipe considérablement rajeunie, prendra du temps.
Le Néo-Zélandais a présenté sa démission après le revers contre l’Italie (24-21) samedi à Cardiff, mais la Fédération galloise l’a repoussée.
« L’avenir est prometteur », veut croire le capitaine de 21 ans Dafydd Jenkins.