Victorieuse dimanche du Portugal 34-14, avec le bonus offensif, l’Australie n’est toujours pas officiellement éliminée et devra attendre le résultat de Fidji-Portugal dimanche prochain, avant de très probablement rentrer chez elle.
Après leur victoire bonifiée face aux Lobos (les Loups), à Saint-Étienne, il reste une infime chance aux Wallabies de se qualifier pour les quarts de finale de la Coupe du monde en France et d’éviter surtout une élimination dès la phase de groupes pour la première fois de leur histoire. Mais ils n’ont plus leur destin entre leurs mains : ils doivent espérer une défaite des Fidji, sans point de bonus, offensif ou défensif, dans une semaine à Toulouse. Ce qui paraît hautement improbable.
Les Portugais, épatants malgré leur défaite inaugurale face au pays de Galles (28-8) et lors de leur match nul contre la Géorgie (18-18), ont réitéré, sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, la formidable impression qu’ils laisseront de toute façon à l’issue de ce Mondial.
Audace portugaise
Lors des dix premières minutes de la partie, ils ont monopolisé la balle, balayant le terrain de gauche à droite, faisant reculer des Australiens totalement ailleurs, pour inscrire le premier essai de la partie, conclu par le centre Pedro Bettencourt (13e). Ce même Bettencourt, auteur d’un plaquage haut sanctionné d’un carton jaune (16e), a permis, malgré lui, aux Australiens de se réveiller. À 15 contre 14, face à une équipe du troisième échelon mondial, ils ont inscrit en moins de dix minutes trois essais grâce à Richie Arnold (19e), David Porecki (21e) et Angus Bell (26e).
Le sort du match plié, fallait-il encore aux Wallabies inscrire un quatrième essai pour empocher le bonus offensif et gagner une semaine de villégiature supplémentaire à Saint-Galmier, dans la Loire, leur luxueux camp de base. À 15 contre 15, la partie est devenue beaucoup plus difficile pour l’Australie, tellement peu brillante, dont le seul mérite aura été son envie manifeste de redorer un peu son blason.
Un chantier immense
C’est devenu beaucoup plus dur aussi à cause des Portugais, à l’envie magistrale, poussés par un stade acquis à leur cause, s’arrachant sur chaque action défensive, virevoltant lorsqu’ils étaient en possession du ballon, qui n’auront finalement connu un passage à vide que lorsqu’ils étaient en infériorité numérique. Ils ont même ponctué leur prestation d’un deuxième essai tout à fait mérité, par leur n° 8 remplaçant, Rafael Simoes (70e).
L’Australie, elle, a obtenu son point de bonus à la 47e minute après l’essai de Fraser McReight (29-7). Le pilier James Slipper, 34 ans, venait de sortir de son 22e match de Coupe du monde et de battre le record du plus grand nombre de rencontres disputées lors de cette compétition par un Australien, dépassant la légende George Gregan. Gregan, le maître à jouer de l’Australie lorsqu’elle régnait sur le rugby mondial en 1999. Soit tout ce que les Wallabies cherchent à redevenir avant le prochain rendez-vous planétaire, chez eux, dans quatre ans. Ils partent de très loin. Et le chantier est immense.