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Roland-Garros lance son édition automnale toit fermé


Première journée et premières pluies : c'est Roland Garros version "automne" ! (Photo : AFP).

Quatre mois après son habituelle programmation printanière, Roland-Garros lance dimanche son édition 2020 exceptionnellement automnale, entre restrictions et contraintes liées au Covid-19 et ciel menaçant.

C’est toit fermé au-dessus de son court Central – une grande première pour le Grand Chelem parisien, qui étrenne cette installation tant attendue en 2020 – que le Belge David Goffin et le jeune Italien Jannick Sinner ont donné le coup d’envoi de cette édition si particulière. Sous les yeux de quelques dizaines de spectateurs seulement.

Roland-Garros n’est ainsi plus le dernier des quatre tournois du Grand Chelem à être complètement tributaire des aléas climatiques.

Sur le court Suzanne-Lenglen en revanche, la récente finaliste de l’US Open Victoria Azarenka a entamé son match du premier tour habillée d’un legging noir sous son short rose et d’une veste de survêtement bariolée pour se protéger du froid – onze degrés – et du temps pluvieux et venteux. Mais la Bélarusse a poussé l’arbitre à interrompre la partie après trois jeux seulement face aux conditions météo capricieuses.

« Ça devient ridicule. Vous ne voyez pas ce qui est en train de se passer ? (…) Il fait trop froid », s’est elle agacée avant de rentrer aux vestiaires.

Le ciel parisien menace le bon déroulement du tournoi. Météo France prévoit pluie, température maximale de 14 degrés et rafales de vent jusqu’à 70 km/h ce dimanche. Et un temps maussade pour une bonne partie de la quinzaine.

« Conditions les plus difficiles »

« Les conditions sont probablement les plus difficiles que j’ai jamais connues à Roland-Garros », résume Rafael Nadal, sacré douze fois sur la terre battue parisienne. « A neuf degrés, le corps souffre un peu. C’est une situation extrême pour jouer en extérieur », s’inquiète-t-il.

L’ouverture de Roland-Garros est l’aboutissement de six mois de rebondissements, depuis son report annoncé à la surprise générale par la Fédération française de tennis (FFT) mi-mars jusqu’à un dernier resserrement de sa jauge de spectateurs à 1.000 par jour au maximum intervenu il y a seulement trois jours.

La Belge  Elise Mertens a entamé son Roland Garros ce dimanche matin (Photo : AFP).

La Belge Elise Mertens a entamé son Roland Garros ce dimanche matin (Photo : AFP).

Entre les deux, Roland-Garros a d’abord ambitionné d’accueillir jusqu’à 20.000 spectateurs quotidiens au début de l’été. Mais la réalité du Covid-19 l’a brutalement rattrapé: face à la recrudescence de l’épidémie en France en septembre, cette jauge s’est réduite comme peau de chagrin en moins de trois semaines, d’abord à 11.500 maximum, puis 5.000, et finalement 1.000 spectateurs par jour. A des années-lumière des quelque 520.000 visiteurs reçus en 2019.

« Ce sont des dizaines de millions (d’euros) qui sont partis en fumée », estime Stéphane Morel, le directeur général adjoint du pôle marketing et développement économique de la FFT.

Pour organiser le tournoi malgré tout, Roland-Garros a mis en place un protocole sanitaire strict pour joueurs et joueuses, ainsi que pour leur entourage, réduit en l’occurrence.

Murray-Wawrinka d’entrée

Il y a d’abord le couperet répété des tests PCR, les deux premiers en l’espace de 48h à l’arrivée à Paris et les suivants tous les cinq jours. Des dépistages qui ont provoqué des incompréhensions et des critiques avant même le lancement du tournoi, après les résultats positifs d’entraîneurs ou de joueurs affirmant avoir été contaminés auparavant et avoir des anticorps.

Il y a aussi l’obligation stricte de loger dans un des deux hôtels qui leur sont réservés en quasi exclusivité. Plus celle de ne pas en sortir, au risque de se voir retirer son accréditation, sauf pour se rendre au stade – uniquement ses jours de match – et à l’entraînement, ou pour impératif médical.

Côté court en tout cas, les enjeux sont historiques.

Pour Nadal (34 ans), conquérir un treizième trophée à Roland-Garros – du jamais vu dans un même tournoi du Grand Chelem – et égaler le record de vingt couronnes majeures établi par Roger Federer (convalescent après une double opération du genou droit et absent du circuit jusqu’en 2021).

Pour le N.1 mondial Novak Djokovic (33 ans), devenir le premier joueur de l’ère Open, et seulement le troisième de l’histoire (après Rod Laver et Roy Emerson), à s’offrir au moins deux fois chacun des quatre titres du Grand Chelem. Un 18e au total.

En attendant leur entrée en lice, Simona Halep, sacrée en 2018 et prétendante N.1 au titre, et Caroline Garcia ont les honneurs du court Central pour la première journée. Tout comme le choc du premier tour entre deux triples vainqueurs en Grand Chelem, Andy Murray et Stan Wawrinka.

AFP