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Robinho, étoile filante et déchue du foot brésilien


Robinho, ici en 2017. (photo AFP)

Star précoce du football brésilien à laquelle on prédisait un destin à la Pelé, Robinho, 40 ans, risque de se retrouver derrière les barreaux pour viol, après une carrière en demi-teinte.

La justice brésilienne a décidé mercredi que l’ancien international devrait purger dans son pays natal sa condamnation à neuf ans de prison prononcée par contumace en Italie.

Qu’il est loin, ce 26 août 2005, où les flashes crépitaient devant la mine souriante et juvénile de l’attaquant brésilien de 21 ans, qui posait, son nouveau maillot du Real Madrid en main, aux côtés du président Florentino Perez et de la légende argentine Alfredo Di Stefano.

Avec sa signature au Real, Robinho s’apprêtait alors à éblouir l’Europe, comme il avait ébloui le Brésil pendant trois saisons, dont deux furent couronnées d’un titre national avec Santos, le club historique du « Roi » Pelé.

Douze ans plus tard, en 2017, le Brésilien, rentré au pays sans avoir brillé à la hauteur de son talent, a fait à nouveau les gros titres, mais très loin des terrains.

Un tribunal italien venait de le condamner à neuf ans de réclusion pour des faits de viol en réunion remontant à 2013.

« Et Dieu créa Robinho »

Cela faisait bien longtemps que le natif de Sao Vicente, dans l’État de São Paulo, ne faisait plus la « une » des journaux.

Pourtant, le virevoltant attaquant, à la technique et la vitesse exceptionnelles et aux fulgurances mémorables, a eu son heure de gloire.

En sélection, d’abord, où il compte 100 apparitions pour une trentaine de buts, deux coupes des Confédérations et une Copa America. Il ne dispute toutefois que deux Coupes du monde, pour deux quarts de finale (2006 et 2010), un véritable creux pour les Auriverde entre le sacre de 2002 et l’arrivée de la génération Neymar.

En club, aussi, il a marqué les esprits. Dès son premier match avec le Real, celui que Pelé lui-même considérait comme « le meilleur joueur du Brésil » impressionne en seulement 25 minutes de jeu. Le lendemain, la presse espagnole se pâme. Le quotidien As titre « Et Dieu créa Robinho », tandis qu’El Mundo assène : « Une étoile est née ».

Trois saisons plus tard, Robinho a redonné aux Galactiques le goût du succès en les portant à deux titres de champions d’Espagne.

Il n’a alors toujours pas 25 ans, et sa carrière bascule. Il clame son souhait de rejoindre Chelsea, mais c’est Manchester City qui le rafle pour un montant record à l’époque de 40 millions d’euros, dans les dernières heures du mercato.

 « Vous voulez dire Manchester ? » 

À son arrivée en Angleterre, première erreur. Il déclare au sujet de son transfert : « Lors du dernier jour, Chelsea a fait une superbe proposition et j’ai accepté », confondant les deux clubs anglais. « Vous voulez dire Manchester, c’est ça? » lui demande un journaliste. « Oui, Manchester, pardon ! », se corrige l’ailier.

Les bonnes performances de sa première saison mancunienne ne suffisent pas à effacer cette arrivée mouvementée. En deux ans, le club ne gagne rien malgré ses ambitions et, pire, Robinho se blesse à la cheville en septembre 2009, manque trois mois de compétition, est laissé de côté à son retour et demande son départ au mercato hivernal.

Direction Santos pour un retour au bercail beaucoup trop précoce, puis l’AC Milan, où il brille une saison avant de rentrer dans le rang.

Le « nouveau Pelé » n’a que 30 ans, et il ne verra plus le haut niveau. Il erre, de Santos à Guangzhou (Chine), pour finalement atterrir à l’Atletico Mineiro (Brésil) en 2016.

Depuis ses 25 ans, Robinho n’aura remporté qu’un grand titre, champion d’Italie avec le Milan. Mais de ses années italiennes, on retiendra moins ce Scudetto que sa condamnation pour viol, clap de fin à une carrière gâchée.

Le Brésilien a tenté un dernier come-back à Santos en 2020, mais a dû se résoudre à raccrocher définitivement les crampons : son contrat avait été résilié avant même qu’il ne rejoue, sous la pression des supporters et de sponsors après cette condamnation.