SAISON 2026 C’est désormais officiel, Grégoire Munster ne sera pas pilote WRC l’an prochain. Mais le pilote luxembourgeois ne compte pas baisser les bras.
Depuis l’annonce officielle de M-Sport, qui a révélé l’identité de ses deux pilotes pour la saison 2026 en WRC, à savoir les Irlandais Josh McErlean et Jon Armstrong, le dernier espoir de voir Grégoire Munster rempiler pour une troisième saison au sein de l’élite du rallye mondial s’est envolé.
Une déception, forcément. Mais pas vraiment une surprise non plus pour le pilote luxembourgeois, auteur, il faut le rappeler, de deux scratches et de trois top 5 la saison dernière : «C’était prévisible. Josh apportait plus de budget que nous par le passé. Nous, on en apportait plus en 2025 et si son investisseur apporte la même chose et en plus allonge pour son collègue irlandais, il fallait s’y attendre. Le patron de la Motorsport Ireland Academy a fait fortune et il a placé ses deux pilotes chez M-Sport», résume-t-il laconiquement.
Clairement, ce n’est pas une question de valeur du pilote, mais plutôt une question de gros sous : «Leur deuxième pilote est plus vieux que moi. Il a fait quelques courses en championnat d’Europe, mais n’a aucune expérience dans la catégorie rallye 1 ni en WRC. Mais je le voyais bien venir…»
Pas d’ouverture en WRC ni en WRC2
Grégoire Munster avait espéré pouvoir trouver une place chez Hyundai. Mais là encore, les portes s’étaient vite refermées : «J’étais en discussion avec eux. Je savais qu’ils allaient prendre (Dani) Sordo et (Esapekka) Lappi, ce qui en soit a du sens, car ce sont des pilotes expérimentés. Mais qui ne sont pas à l’aise sur des épreuves comme le Monte-Carlo. Donc, là, j’entrais dans la danse pour faire deux ou trois apparitions et le reste en WRC2. Mais ils ont décidé de partir avec Hayden Paddon, qui n’a plus roulé en championnat du monde depuis un bon moment», regrette-t-il.
Forcément, le pilote grand-ducal a pris un coup au moral : «C’est compliqué», reconnaît-il. Et il n’y a pas vraiment d’ouverture non plus pour rouler en WRC 2 : «2026 va être une année de transition avant la nouvelle réglementation. Les équipes restent avec leurs pilotes ou avec des pilotes semi-pros qui peuvent jouer le championnat, mais apportent des budgets. C’est vrai que j’ai de l’expérience, je pourrais arriver à trouver un siège sans être payé, mais les équipes préfèrent prendre des pilotes qui apportent de l’argent.»
Pas question, toutefois, de renoncer : «Ce n’est pas encore fini. Je vais sûrement trouver un truc pour faire quelques apparitions pour commencer et voir ce que ça donne. Peut-être du championnat d’Europe, du championnat national. Histoire de rester dans le rythme et d’essayer d’être là en 2027.»
D’abord le Dakar!
Mais d’ici là, il a un tout autre challenge à relever : le Dakar!
«C’était complètement inattendu. Il y a quelques jours, Jourdan (NDLR : Serderidis, son mentor et mécène avec qui il vient de terminer le Safari Classic, au Kenya, en troisième position) m’a expliqué que son copilote habituel Fred Miclotte n’était pas dispo pour le Dakar. Lui il adore relever les défis, on a monté le Ventoux à vélo ensemble. Et comme ça s’est super bien passé, qu’on s’entend très bien, il m’a demandé si ça m’intéressait de le remplacer. J’aime les challenges, alors j’ai dit oui!»
C’est ainsi que deux jours après être rentré d’Afrique, il a pris l’avion à destination de l’Espagne pour un cours de copilotage accéléré avec Nani Roma et son copilote : «Donner des notes de rallye, c’est une chose. Mais le Dakar, ça veut dire naviguer au cap, un exercice complètement différent. Sur la course la plus dure au monde. J’ai deux semaines pour me préparer, je n’ai jamais fait cela de ma vie», sourit-il.
Et d’expliciter son programme, sur deux jours : «Il y a beaucoup d’informations à enregistrer en très peu de temps. D’abord la théorie, j’apprends ce qu’est un cap de sortie, un cap moyen, un cap calculé et oblique. Les différents waypoints, sécurité, éclipse, précis, masqué, contrôle, navigation, qui ont différents rayons d’entrée et de validité. Et les checkpoints où il faut tamponner sa carte.» Un jargon auquel il va devoir se frotter rapidement.
Les prochaines semaines promettent donc d’être chargées pour Grégoire Munster qui annonce la couleur directement : «Si on le fait, on le fait à fond. J’ambitionne un petit résultat. On n’y va pas pour terminer 45e. Maintenant, mon but n’a jamais été d’être copilote. Je prends cela comme une expérience au cas où je voudrais faire le switch plus tard.»
On le retrouvera donc sur le Dakar saoudien début janvier à bord d’un Ford Raptor. Avant, pourquoi pas, de le voir sur un terrain qu’il connaît beaucoup mieux? Et pourquoi pas…