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Odegaard, parti du Real comme un «enfant», reviendra-t-il comme un homme ?


C'est avec le brassard autour du bras que le gaucher a participé au chef-d'œuvre du match aller (3-0) contre le Real. (Photo AFP)

Le capitaine norvégien d’Arsenal a l’occasion de prendre sa revanche sur ce Real Madrid qui n’avait pas cru en lui, lorsqu’il n’était qu’un ado plein de promesses.

Les lumières de l’équipe présentant le plus beau palmarès européen étaient peut-être trop éclatantes, la pression trop lourde, pour les épaules du «Wonderkid», à l’époque où il évoluait au Real Madrid. Ce terme, souvent utilisé en anglais pour parler des jeunes pépites du football mondial, était pourtant plus qu’approprié, en 2015, pour désigner Martin Odegaard, un meneur de jeu gaucher que l’Europe s’arrachait, après des débuts prometteurs en pro à l’âge de 15 ans, à Strømsgodset, en Norvège.

Le Real Madrid, champion d’Europe en titre sous les ordres de Zinédine Zidane, remporte alors les enchères, et fait de lui la plus jeune recrue de l’histoire du club, à seulement 16 ans et quelques jours. Le deal initial : le prodige scandinave s’entraînera avec l’équipe première, mais jouera d’abord avec la réserve pour prendre ses marques. «C’était surréaliste. Je n’étais pas assez grand pour conduire, donc mon père devait m’amener chaque jour à l’entraînement pour jouer avec Isco, Ronaldo, Ramos, Modric, Bale et Benzema, comme s’il me déposait à l’école», avait raconté Odegaard dans une tribune en 2023.

«Je me mettais trop la pression»

Difficile, voire impossible pour lui de faire sa place dans un vestiaire aussi fourni et face à une concurrence aussi relevée, malgré un immense talent. «Quand il est arrivé, il était très jeune. Il n’y avait pas de place pour lui dans l’équipe. Devant nous avions Ronaldo, Benzema, James Rodríguez, et il n’a pas trouvé l’espace pour montrer ses qualités», résumait avant le match aller Carlo Ancelotti. «Je comprends aujourd’hui pourquoi cela n’a pas marché. Je n’étais qu’un enfant», explique le Norvégien.

«Je me mettais trop la pression, et j’ai arrêté de jouer avec l’étincelle qui animait mon jeu. Je me souciais plus de ne pas faire d’erreurs, alors que mon jeu a toujours été de faire la différence, tenter la passe difficile», développe-t-il.

La suite? Une succession de prêts plus ou moins fructueux, à Heerenveen et au Vitesse Arnhem, aux Pays-Bas, avant d’exploser, enfin, à la Real Sociedad, pour convaincre le club madrilène de lui donner sa chance lors de la saison 2020/2021.

Arsenal l’avait payé 35 millions d’euros

Mais là-aussi, la concurrence est rude, et la poignée de minutes disputées par son fils, désormais âgé de 19 ans, ne suffisent pas à son père et agent Hans Erik.

Arsenal, alors en pleine révolution après l’arrivée sur son banc de l’Espagnol Mikel Arteta, trouve un accord avec le Real pour un autre prêt, et casse ensuite sa tirelire (35 millions d’euros), pour faire d’Odegaard sa nouvelle star. L’international norvégien deviendra même rapidement le nouveau capitaine des Gunners, s’affirmant comme l’un des meilleurs joueurs de Premier League.

C’est d’ailleurs avec le brassard autour du bras, et le statut de leader technique, que le gaucher a participé au chef-d’œuvre du match aller (3-0). Conserver cet avantage pour éliminer son ancien club sur sa mythique pelouse, et ramener Arsenal dans le dernier carré de la C1 pour la première fois depuis 2009, consacrerait son ascension au plus haut niveau. Et récompenserait son choix, gagnant, de partir pour briller.