Les Celtics sont au bord d’un exploit historique: menés trois victoires à zéro, ils ont égalisé à trois partout, en s’imposant chez le Heat (104-103) grâce à une claquette de Derrick White au buzzer, samedi en play-offs de la NBA.
En 150 occasions, jamais une équipe accusant pareil déficit n’a renversé cette situation compromise, pour s’adjuger la série en sept matches. C’est ce que semble pouvoir accomplir Boston, qui sera favori pour remporter l’ultime rencontre, lundi au TD Garden, devant son public, et valider une deuxième présence d’affilée sur la dernière marche du championnat, pour mieux rêver à un 18e titre record.
Il valait mieux ne pas être cardiaque à Miami, pour ce sixième match de la finale de la conférence Est, qui restera sans nul doute dans les annales. Car il s’en est fallu de bien peu pour que les Celtics ne passent à la trappe et que le Heat ne réalise un drôle de hold-up, après s’être accroché jusqu’au bout.
De deux dixièmes de secondes exactement. Un temps suffisant pour que Derrick White, s’élevant au rebond après une tentative à longue distance ratée par Marcus Smart (21 pts), réussisse sa claquette et que le ballon quitte ses doigts, avant la lumière rouge affichant sur le panneau la fin du match.
« Dos au mur »
« Nous étions dos au mur. Je suis heureux que nous ayons gagné. Nous sommes un groupe résistant. Nous nous relevons les uns les autres. Nous nous sommes battus les uns pour les autres », a réagi le héros du soir. « C’est le seul endroit où le ballon aurait pu rebondir pour nous faire mal. Nous avions anticipé beaucoup de choses sur cette action et parfois les choses ne se passent pas comme on le voudrait », a soufflé l’entraîneur du Heat, Erik Spoelstra.
Le ralenti n’a laissé guère de place au doute quant à la validité du panier, à la grande joie des C’s, subitement miraculés mais méritants, et au grand dam du Heat, longtemps désarticulé mais toujours vaillant, qui pensait bien rejoindre les Nuggets en finale, quand Jimmy Butler ne trembla pas au moment d’entrer ses trois lancers francs hérités d’une faute pourtant évitable d’Al Horford.
Ainsi à trois secondes du terme, Miami était-il repassé devant pour la deuxième fois du quart-temps, après avoir été si longtemps mené, malmené même, accusant jusqu’à 12 unités de retard dans le précédent.
« Revenus de l’enfer »
Symbole de cette résurrection, qui n’aura certes pas suffi au terme cette bataille d’une très grande intensité, Butler a inscrit 13 de ses 24 points dans les quatre dernières minutes, après avoir pourtant souffert le martyre face aux prises à deux répétées sur son paletot, déplorant une adresse en berne (5/21 aux shoots, 11 rbds, 8 passes).
Avant son réveil, ses lieutenants ont tenu la maison Heat en étant adroits derrière l’arc (14/30), à l’image de Caleb Martin (21 pts) et Gabe Vincent (15 pts), précieux pour son retour de blessure, lui qui a manqué le match précédent en raison d’une entorse à une cheville.
Les C’s, qui ont sorti les barbelés dans leur raquette et ont remporté le combat à l’intérieur, se sont eux longtemps appuyés sur Jayson Tatum (31 pts, 12 rbds), leur principale force motrice avec Jaylen Brown (26 pts, 10 rbds), Robert Williams III déployant beaucoup d’énergie (10 pts, 7 rbds).
Sursitaire depuis trois rencontres, Boston l’est toujours, mais il a fait en sorte que Miami ait, comme lui désormais, les pieds au bord du gouffre, grâce à une ultime action qui risque de laisser de grosses traces chez son adversaire, car les Floridiens ont de quoi être K.O. debout.
« C’est un véritable coup de fouet pour la confiance. Il n’y a rien de pire que d’être mené 0-3. Nous avons l’impression d’être revenus de l’enfer. Mais tout cela ne signifie rien si nous ne donnons pas le meilleur de nous-mêmes sur notre terrain lundi soir », a appelé Brown.