LES LUXEMBOURGEOIS À L’ÉTRANGER Anthony Moris et l’Union, leaders de D1 belge, qualifiés pour les huitièmes de Conference League, viennent de rallier la finale de la Coupe nationale.
Pas sûr que la suggestion vous fasse plaisir mais pourtant, c’est un fait : l’Union Saint-Gilloise est encore en course pour un formidable triplé Coupe-championnat-Coupe d’Europe.
Anthony Moris : Mouais… Même si les faits sont là, effectivement, on en est encore très loin. Mais l’un de nos objectifs cette saison, c’était d’aller en finale de la Coupe. Mais il reste la partie la plus compliquée : la gagner. Et puis l’objectif premier, c’est de terminer champion!
On a prouvé en Coupe d’Europe qu’on est une grande équipe alors que personne ne misait sur nous et après Francfort, on va affronter un autre favori (NDLR : les Turcs de Fenerbahçe), et on se déplacera encore au match retour.
Vous dites une « grande équipe ». Cela veut-il dire que l’Union a cessé d’être une belle surprise pour atteindre le stade de l’évidente confirmation de sa valeur intrinsèque?
Le club aura franchi un palier quand il aura regagné un trophée. Il faut ça pour marquer les esprits, même s’il est évident que grâce à nous, les gens ont retrouvé un certain football fait de valeurs.
On ne peut pas rester indifférent au stade Roi Baudouin
Bruges vous avait privés du titre la saison passée et il y avait eu quelques anicroches depuis. Est-ce une revanche? Ou le mot vous fait-il horreur?
On élimine un des grands favoris, oui, et il y avait des antécédents, effectivement. Mais je n’aime pas le mot revanche, non. C’est tomber dans une forme d’hostilité qui n’a pas lieu d’être.
Mais psychologiquement, cela fait beaucoup de bien parce que cela prouve qu’on continue à grandir. C’est de bon augure pour les play-offs, en championnat.
Entre la finale de la Coupe le 9 mai et Belgique – Luxembourg en amical le 8 juin, vous allez fouler deux fois la pelouse du stade Roi Baudouin en moins d’un mois. Lequel de ces deux matches sera le plus émouvant?
Sans hésiter la Coupe de Belgique. Les Diables Rouges, je les ai déjà affrontés. J’ai déjà défendu les couleurs de mon pays contre un autre qui est cher à mon cœur. Mais aller en finale et voir 25 000 personnes se déplacer pour nous soutenir dans ce stade mythique…
Que représente-t-il?
J’avais vécu une finale de Coupe entre le Standard et Westerlo depuis les tribunes et la taille de ce stade m’avait marqué, malgré sa piste d’athlétisme. Si tu y mets les pieds, c’est forcément qu’un grand événement t’attend.
On ne peut pas rester indifférent, d’autant que cela se rapproche de ce qu’on vient de vivre à Francfort (NDLR : victoire 1-2 au match retour des barrages de la Conference League) devant 58 000 personnes.
Et c’est en train de devenir votre ordinaire, les enceintes mythiques…
On a fait Ibrox Park chez les Rangers, Anfield et Liverpool…. On va faire Fenerbahçe… C’est beau! Samedi, vous voyez, on va jouer à Louvain.
Mais c’est justement là qu’il faut gagner pour avoir le droit d’aller dans ces stades, après. Je goûte à tout ça très tard, mais mieux vaut tard que jamais. Et là, vraiment, je m’éclate.
Revenons à Fenerbahçe, que vous visiterez le 14 mars, parce que vous n’avez concrètement jamais joué non plus dans ce genre d’ambiance où l’on ne peut même pas communiquer avec ses coéquipiers.
Je n’appréhende pas. Je m’en fous même. C’est une hostilité dans le bon sens. Dans ce genre de match, tu sens que tu vis. Je ne crains rien : les gens viennent au spectacle. Avant Francfort, j’ai dit à mes coéquipiers : « Je n’ai encore jamais vu un supporter marquer un but. Ce sera juste eux contre nous ».
Fenerbahçe? C’est une hostilité dans le bon sens
Si vous éliminez un deuxième favori, l’Union va-t-elle changer de position quant à une possible victoire finale?
Cette saison, contrairement à avant, on a un groupe qui nous permet de faire tourner et de limiter la fatigue. Mais il y a eu un gros renouvellement et peu de joueurs étaient finalement là la saison passée.
Cela a apporté un vent de fraîcheur et on ne parle pas trop des fantômes du passé, même s’il reste quelques anciens, comme moi, qui savent ce qu’on a mal fait et qu’on ne doit pas refaire.
Vous parliez de fraîcheur. Où en êtes-vous, avec vos déjà 44 matches officiels cette saison et cette impasse à l’aller contre Francfort?
La veille, j’avais juste une petite gêne au genou. J’aurais pu jouer, mais le coach préférait privilégier le championnat. Cela montre aussi nos priorités. Mais je me sens frais!
Surtout maintenant qu’approche la période où l’odeur des trophées commence à arriver aux narines. Ça donne du boost.
Toujours sûr de ne pas vouloir rajouter un dernier chapitre à votre biographie, parue l’année dernière, avec une belle « happy end »?
(Il sourit) Non, je ne la réécris pas! Mon histoire personnelle est plus importante que des trophées. C’est le côté sombre qui m’intéresse. Je ne l’ai pas écrite pour me la mettre sous le bras et aller parader en disant que j’ai gagné tel ou tel trophée!
À L’ÉTRANGER
Pologne Le Stal Rzeszow (13e, 23 pts) de Sébastien Thill va recevoir Miedz Legnica (9e, 32 pts).
Allemagne Déplacement à Schalke (14e, 26 pts) pour le Sankt-Pauli (1er, 48 pts) de Danel Sinani, en D2.
Pays-Bas Le NEC Nimègue (7e, 33 pts) d’Yvandro Borges visite la lanterne rouge, Volendam (18e, 13 pts).
Ukraine Jour de première pour Olivier Thill? Empêché de démarrer la semaine dernière pour un souci administratif, il voit son club de Cherkasy (10e, 20 pts) rendre visite à Polyssia (3e, 33 pts).