La Néerlandaise Femke Bol a conclu de façon magnifique les Mondiaux d’athlétisme de Budapest dimanche en s’arrachant pour offrir aux Pays-Bas l’or du 4×400 m féminin, elle qui avait été humiliée par une chute dès le premier jour de la compétition.

D’un relais à l’autre, Femke Bol aura écrit la première et la dernière page de ces championnats. Samedi dernier, la redoutable néerlandaise s’était affalée sur le tartan en finale du 4×400 m mixte, disqualifiant son équipe alors qu’elle luttait pour l’or à quelques mètres de la ligne.

Inconsolable, elle avait mis plusieurs jours à remonter la pente, ne souhaitant pas s’exprimer dans un premier temps sur l’incident. Elle s’est d’abord rattrapée individuellement en écrasant le 400 m haies jeudi, en l’absence de la championne olympique américaine Sydney McLaughlin-Levrone.

Surtout, ses jambes n’ont pas flanché lors d’un dernier relais splendide sur le 4×400 m féminin dimanche soir, attaqué à la 3e position, avant de croquer la Grande-Bretagne puis la Jamaïque sur la ligne après avoir comblé un écart impensable.

« J’ai voulu rester patiente, avant de me persuader de le faire dans les derniers mètres. C’est l’une des courses les plus importantes de ma vie, on a eu besoin de chaque centième de seconde », a indiqué Bol.

Soutien de ses coéquipières

La septuple championne d’Europe (trois fois en plein air, quatre en salle), qui contient souvent ses émotions, a célébré d’un geste rageur, avant d’être enlacée par ses coéquipières. « Elles m’ont soutenu. Elles m’ont aidé à passer à autre chose, à me tourner rapidement vers le 400 m haies. Cette chute m’avait rendue triste mais a aussi attisé un feu en moi », avait souligné cette semaine la détentrice du record du monde du 400 m en salle.

Plus tôt dans la soirée, le Norvégien Jakob Ingebrigtsen, lui aussi déçu en début de championnats par sa deuxième place sur le 1 500 m, s’est rattrapé avec le titre du 5.000 m acquis de haute lutte face à l’Espagnol Mohamed Katir. « J’étais très fatigué. J’ai essayé de garder un maximum d’énergie pour la fin, ma seule option ce soir, a expliqué le Norvégien.

« Je savais qu’il me faudrait être meilleur tactiquement que mes concurrents pour avoir une chance, et c’est ce que j’ai fait, a-t-il ajouté. Ca a été une course très difficile, surtout dans les 50 derniers mètres. Ce titre est important pour moi après avoir encore perdu sur 1 500 m. Mon corps se remet d’un virus, je n’ai pas été dans une situation idéale. »

Un titre pour l’Ukraine

La sauteuse en hauteur Yaroslava Mahuchikh a elle offert son premier titre de la compétition à l’Ukraine, un premier or international en plein air pour la jeune championne (21 ans).

« Je suis si fière de gagner cet or pour mon pays, a-t-elle annoncé. J’ai été l’une des meilleures au monde pour plusieurs années mais je voulais vraiment devenir officiellement la meilleure, l’argent à Doha (2019) et Eugene (2022), ce n’était pas suffisant.

« Je me devais de gagner pour mon pays et pour les Ukrainiens qui se battent toujours pour la paix et pour l’indépendance, a-t-elle asséné. Grâce à eux nous avons cette opportunité unique de concourir à l’international et de hisser notre drapeau. »