Ce n’était certes pas le col le plus sélectif de ce Tour de France hyper montagneux, mardi. Il n’empêche qu’au plus fort de la pente, on en a vu assez pour se rendre compte que ce n’est pas encore maintenant que Julian Alaphilippe va lâcher son maillot jaune. Il faudra vraisemblablement attendre l’arrivée dans les Pyrénées pour le voir faiblir et nous n’en sommes pas là. Bob Jungels et ses potes de la Deceuninck-Quick Step n’en ont donc pas encore fini de mener des bouts droits…
Dans cette étape arrivant à Orcières-Merlette, seules les dernières rampes valaient l’appellation de révélateur. Ça filait vite, très vite lorsque passée la flamme rouge, l’explication eut bien lieu. On retiendra évidemment le succès facile du gracile slovène Primoz Roglic. Ça doit quand même être sacrément difficile pour ses rivaux, de se dire, que pour le moment, il est imprenable. S’il ne tombe pas (comme lors du dernier Dauphiné), ou ne connaît aucune désillusion du genre, ce que personne ne lui souhaite, il sera bien difficile d’aller le chercher. Seul son jeune compatriote, Tadej Pogacar, a semblé avoir les jambes pour lui contester le leadership. Egan Bernal a de nouveau reculé et tous les autres étaient bien contents d’être dans son sillage. Roglic est tout simplement intouchable.
L’an passé, sur le Giro, Roglic semblait également une jambe de mieux que ses adversaires, mais il avait fini par craquer à la suite d’un harcèlement psychologique mené par l’Italien Vincenzo Nibali (qui lui reprochait la faiblesse de son équipe et son manque d’initiative).
Pareille mésaventure ne semble plus pouvoir affecter aujourd’hui, le dernier lauréat de la Vuelta. Pour l’ancien sauteur à skis, ça plane…
Denis Bastien