Le Tour de France a délivré vendredi un de ces moments de vérité qui n’appartiennent presque qu’à lui. Il faut de la dramaturgie, il y en a eu un peu avec la chute de Bardet, l’abandon de Bauke Mollema, le recul de Guillaume Martin, la vaine tentative de Julian Alaphilippe, décidément bien moins en jambes que l’an passé.
La tension était maximale et l’usure des corps commence à ronger le groupuscule, nettement rétréci ce samedi matin, des prétendants. D’ailleurs, ils ne sont plus que deux, les deux Slovènes qui font régulièrement voir à leurs rivaux leur roue arrière dans les pentes délicates, comme vendredi au Puy Mary.
Egan Bernal a plié l’échine, comme on pouvait le pressentir. Il a trouvé ses maîtres avec Primoz Roglic et Tadej Pogacar. Le trio se tient en une minute seulement. Mais le ménage est fait. Veuillez donc repasser la semaine prochaine dans les Alpes et, là, vous recevrez l’addition pour ces belles vacances en France.
C’est un peu le message non verbal qu’a reçu tout le peloton ce vendredi. Coup de massue des uns ou coup de bambou pour les autres, peu importe, le résultat est le même. Et à ce stade des opérations, on ne voit plus guère Primoz Roglic devoir dévier de sa trajectoire, si ce n’est qu’il n’est pas encore complètement débarrassé de son encombrant et jeune compatriote. Voilà où en est le suspense…
Denis Bastien