Ce sera donc là le sommet de cette Grande Boucle si peu ordinaire, où les deux derniers hommes en course pour le maillot jaune, les deux Slovènes, Primoz Roglic et Tadej Pogacar vont s’étriper. Michel Ries qui y est passé l’an dernier sur le Tour de l’Avenir et Bob Jungels, plus récemment en reconnaissance avec Julian Alaphilippe, prédisaient avant le départ de cette édition une journée d’enfer. Une belle cochonnerie.
On peut discuter et on en discutera forcément après coup avec pas moins d’à-propos, de la surenchère infernale dans laquelle se lancent les organisateurs de grands tours, tous convaincus, chiffres d’audience en bandoulière, de la nécessité du toujours plus. Toujours plus étroit, toujours plus pentu. Toujours plus dur. Les coureurs du Tour vont morfler sur des passages à 26-27 %, ce qui est proprement ahurissant et demande aux mécanos de monter des braquets de vététistes. L’image parle à tout le monde.
Il faudra bientôt être berger et rompu à l’ordinaire de la vie d’un ermite pour viser un podium sur le Tour… On comprend l’irritation des coureurs obligés de se farcir ces pentes inhumaines sans piolet dans la poche. Mais c’est pourtant bien dans ce col de la Loze, selon un scénario savamment construit pour du cyclisme spectacle que va se jouer l’édition 2020 du Tour de France.
Denis Bastien